Le climat, une aubaine pour des start-up en Afrique, à priori. Mais elles se heurtent à l’accès aux fonds, même si elles ont levé plus de 3,4 milliards de dollars depuis 2019, grâce aux sociétés de capital-risque et de capital-investissement.
L'accès difficile aux financements pour les startups climatiques
Prince Ojeabulu est PDG de Rensource Energy, une entreprise qui propose aux particuliers et aux entreprises des formules d'abonnement à l'énergie solaire et aux batteries, bénéficie de la récente hausse des financements privés. Selon ce chef d'entreprise, le financement des technologies climatiques sur le contient est aujourd'hui plus restreint, en raison de l’ampleur prise par l’industrie selon.
"En 2015, c'était beaucoup plus facile, il y avait beaucoup de VC (Venture Capital), ils étaient très intéressés par les entreprises d'énergie renouvelable, il y avait beaucoup de subventions, ce qui fait que la stratégie à l'époque était d'obtenir du capital patient qui pouvait permettre la croissance de beaucoup d'acteurs. Aujourd'hui, le secteur est un peu plus serré, car la chaîne de valeur s'est élargie et les acteurs cherchent maintenant à jouer dans ses domaines spécifiques", explique-t-il.
Le chemin est encore long, le continent ayant besoin de 277 milliards de dollars par an pour atteindre ses objectifs climatiques d'ici à 2030, selon la base de données Africa : The Big Deal.
Dans le même temps, les investisseurs sont invités à élargir leur champ d'intérêt à d'autres secteurs industriels liés au climat, tels que la protection contre les inondations, la gestion des catastrophes et la gestion de la chaleur, et à utiliser des méthodes de financement diversifiées.
"Ce que nous faisons simplement, c'est aborder de la même manière l'énergie décentralisée. Ainsi, si nous pouvions remplacer un générateur par des panneaux solaires un par un, nous réglerions le problème. Ce que nous faisons maintenant, c'est le faire à plus grande échelle. À l'heure actuelle, Rensource dispose d'une capacité solaire de 2 mégawatts dans tout le Nigeria et nous envisageons d'installer 20 mégawatts cette année, le projet est déjà en cours’’, explique Prince Ojeabulu.
L'année dernière, les startups de la technologie climatique sur le continent ont levé 1,04 milliard de dollars, soit une augmentation de 9 % par rapport à l'année précédente et le triple de ce qu'elles ont levé en 2019, selon Africa : The Big Deal.
Les fonds levés par les startups de la technologie climatique l'année dernière représentaient plus d'un tiers de tous les fonds levés par les startups en Afrique en 2023, ce qui place la technologie climatique en deuxième position derrière la fintech, un secteur plus mature.
Le capital-risque est généralement accordé à des entreprises présentant un risque important mais un grand potentiel de croissance à long terme. Les startups l'utilisent pour se développer sur de nouveaux marchés et pour mettre leurs produits et services sur le marché.
Selon Prince Ojeabulu, les entreprises ont désormais besoin d'un financement qui va au-delà du capital de départ. "Je pense que la marge d'amélioration est maintenant de voir que des investisseurs plus importants examinent le modèle et participent et prennent le niveau de risque que les VC ne seront pas en mesure d'assumer pour aider à faire évoluer les acteurs qui dépassent maintenant le stade du capital d'amorçage, qui ont dépassé le stade du VC et qui les aident ensuite à se développer et à résoudre le problème", affirme-t-il.
Selon les experts, pour débloquer des financements, les pays africains doivent s'attaquer à des risques tels que l'instabilité monétaire, qui décourage les investisseurs.