La décrue s’amorce dans le district de Dolow, dans le sud-ouest de la Somalie. Mais en se retirant, l’eau laisse derrière elle des familles en détresse ayant tout perdu et désormais exposées aux maladies.
Somalie : les zones inondées désormais menacées par les maladies
Dans le quartier de Garboolow, Owliyo, une habitante de 70 ans, craint de tomber dans la boue en essayant de récupérer des effets personnels à son domicile dévasté par les eaux.
"C'est tout ce qui reste de ma maison où je vivais avec mon fils, qui est tombé malade, ainsi que ses enfants et sa femme," déplore la septuagénaire.
L’inondation a balayé maisons, écoles, terres agricoles, routes et ponts, laissant les habitants sans abri, nourriture ou eau potable. Selon Mohamed Dahir, responsable de l'eau pour l'ONG américaine Mercy Corps, les organisations humanitaires s'inquiètent désormais pour les personnes vulnérables aux maladies dans cette zone.
" Je tiens à souligner la gravité des inondations de la rivière Juba et leur impact sur la population. Les inondations ont causé d'importantes pertes humaines et matérielles, et de nombreuses personnes ont été forcées de fuir leur domicile. Tout cela est dû, bien entendu, au changement climatique", alerte l'humanitaire.
La Somalie est fréquemment touchée par des phénomènes météorologiques extrêmes, toujours plus intenses. Le gouvernement somalien a déclaré le 12 novembre l'état d'urgence, suite à cette inondation qui a fait une centaine de morts et privé 700.000 personnes de domicile.
D'octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations, à la suite de pluies torrentielles causées par El Niño et faisant déborder le Jubba, avaient fait au moins 1.800 morts en Somalie.
Le pays doit faire face à cette nouvelle crise alors qu'elle tente déjà de lutter contre une grande pauvreté et une insurrection islamiste meurtrière.