Les maisons de la ville de Sana'a sont les témoins privilégiés d'un extraordinaire chef-d'œuvre d'habitat humain traditionnel. La ville offre à travers son paysage une fabuleuse qualité artistique et picturale.
Yémen : classée au patrimoine, la vieille ville de Sanaa en péril
Bien que les combats aient considérablement diminué dans la majeure partie du Yémen depuis l'entrée en vigueur d'une trêve en 2022, le site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est confronté à la fois à des menaces directes dues aux frappes aériennes et à des menaces indirectes liées au manque d'entretien.
Dans sa boutique située près de la porte de Bab al-Yemen, au coeur du centre historique de la ville, Salah Aldeen cultive un savoir ancestral. Son grand moulin, a servit à des générations d’herboristes avant lui pour extraire de précieuses huiles médicinales et perpétuer la tradition : "Cette profession, parce qu'elle est ancienne, est comme le patrimoine de ce pays. Il faut l'encourager, les gens doivent encourager ce type d'emploi ( ...) ce n'est pas seulement une source de revenus, c'est aussi quelque chose qui montre aux gens qui nous sommes. " explique -t-il.
Le champ d’Abdullah Asaba, se trouve à proximité d'un bloc rasé par une frappe aérienne en 2015, mais cette famille d’agriculteur continue de cultiver ce champ depuis des décennies, avec l’espoir de le réhabiliter.
Ils mettent du coeur à l’ouvrage et soignent avec tendresse des rangées de tomates, de poireaux, d'échalotes et de basilic.
Abdullah Asaba, aui a 28 ans aujourd'hui se souvient encore du glorieux passé de la ville : "Cette ferme était autrefois comme un paradis, je peux vous montrer des photos de ce qu'elle était avant. C'était un paradis avant, on ne pouvait même pas y marcher tant ce champs était dense et foisonnant, c'était tout vert avant la guerre."
La vieille ville de Sanaa est classée "en péril" depuis 2015. Les mosquées et les maisons-tours en briques brûlées de la zone ont été confrontées à la fois aux guerres et aux catastrophes naturelles. Les efforts de conservation et de restauration, qui incombent souvent aux particuliers, ou à l’aide internationale, demeurent insuffisants.