En Tunisie, lors de la commémoration de la bataille du 5 août 1947 dans la ville de Sfax, Noureddine Taboubi, chef de l’union générale tunisienne du travail, s’est exprimé sur la question migratoire dans le pays.
Tunisie : l'UGTT manifeste contre le gouvernement
Les remarques de M. Taboubi interviennent alors que les Nations Unies indiquent que la Tunisie a expulsé des migrants subsahariens vers ses frontières avec la Libye et l’Algérie.
"L'Occident doit comprendre que nous ne sommes pas ses gardes-frontières. Ils ont colonisé l'Afrique et d'autres pays pendant de nombreuses années. Il est temps de mettre en œuvre un véritable développement [dans ces pays] afin que les gens puissent vivre dans la dignité et la prospérité dans leurs pays," explique Noureddine Taboubi, chef de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT).
Sfax est considérée comme le principal point de départ de l'immigration clandestine vers l'Europe.
Au cours des deux dernières semaines, les gardes-frontières libyens affirment avoir secouru des centaines de migrants qui avaient été emmenés à la frontière par les autorités tunisiennes.
À Ras Jedir, petite ville côtière à la frontière entre la Tunisie et la Libye, 350 migrants sont toujours hébergés dans un camp, dont 65 enfants et 12 femmes enceintes.
Mardi, le président, Kais Saied, a nommé un nouveau Premier ministre dans un contexte de t ensions politiques et sociales, d'inflation et d'endettement.
En allusion à la nomination du nouveau chef du gouvernement, Ahmed Hachani , M. Taboubi affirme que l’important n’est pas de remplacer un responsable par un autre.
"Il ne s'agit pas de changer de visage, mais de changer de politique et de stratégie. Le [nouveau] premier ministre [Ahmed Hachani] a-t-il le pouvoir de prendre des décisions ? Sera-t-il ouvert aux composantes de la société pour surmonter les difficultés et les défis de notre pays ?", s'interroge le chef de l'UGTT_._
Kais Saied, élu démocratiquement en octobre 2019, s'est emparé de tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, et gouverne depuis, par décrets présidentiels. Il peut révoquer à tout moment son chef de gouvernement ou ses ministres.
Il n'a pas donné d'explications à l'éviction de Mme Bouden et a nommé, à sa place, M. Hachani, un ancien cadre de la Banque centrale de Tunisie, juriste de formation, qui a fréquenté la même faculté de droit que lui.
En juillet, il a signé un accord d'un milliard d'euros pour lutter contre l'immigration clandestine avec les Principaux responsables politiques de l'Union Européenne. Seulement quelques mois après ses propos incendiaires sur l'immigration sub-saharienne.