La crise meurtrière au Soudan pourrait pousser jusqu'à 270 000 personnes à fuir vers les pays voisins, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Soudan : le HCR s'attend à l'arrivée massive de réfugiés dans les pays voisins
Le village tchadien de Koufroune est devenu une terre de refuge pour les Soudanais au onzième jour de la crise sanglante qui oppose les généraux Albel Fattah Al-Burhane et Mohamed Amdane Daglo.
Si un cessez-le-feu de 72h semble être globalement respecté à Khartoum, l'exode se poursuit.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a annoncé mardi qu'au moins 20 000 Soudanais et 4000 Sud Soudanais ont déjà fui le Soudan.
"Jusqu'à présent, les mouvements transfrontaliers les plus importants dans la région ont concerné les Soudanais fuyant vers le Tchad et les réfugiés sud-soudanais retournant au Soudan du Sud," la porte-parole du HCR, Olga Sarrado a indiqué.
"Nous avons également reçu des informations selon lesquelles des personnes commencent à arriver en Égypte, mais nous ne disposons pas de chiffres exacts à ce stade".
Les déplacés, souvent des femmes et des enfants se retrouvent dans des zones où les moyens manquent. La porte-parole du HCR s'attend à voir advenir une situation humanitaire plus précaire.
"Selon nos prévisions, nous observerons dans les jours à venir des départs de ressortissants Soudanais vers les pays voisins. Les réfugiés accueillis jusqu'ici par le Soudan quitteront également ce pays pour retourner dans leur pays ; quand d'autres s'orienteront vers des pays voisins."
"Le HCR travaille en étroite collaboration avec ses partenaires et les gouvernements des régions concernées afin d'évaluer les besoins des nouveaux arrivants et d'élaborer une réponse commune."
Sauver sa vie
En voiture, en bus ou à pied, des résidents du Soudan fuient le conflit qui coûté la vie à plus de 450 personnes et blessé plus de 4000 autres.
D'après le Sudan's Doctors Union , des dizaines d'hôpitaux ne peuvent plus fonctionner à Khartoum et dans plusieurs villes du pays.
Dalia Mohammed a fui Khartoum pour se rendre à Port-Soudan, sur la côte est. "On s'est retrouvés à la rue, on est devenus des déplacés à cause de quelque chose qui n'a rien à voir avec nous: ça ne concerne que deux hommes et leurs troupes surarmées", se lamente-t-elle.
Ceux qui ne peuvent pas quitter la capitale , plongée dans le chaos, tentent de survivre, privés d'eau et d'électricité, soumis aux pénuries de nourriture et aux coupures d'internet et de téléphone .
Le conflit risque d'"envahir toute la région et au-delà" , a prévenu le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Le Conseil de sécurité doit d'ailleurs se réunir mardi soir au sujet du conflit.
Le fonds des Nations Unis pour la population a indiqué que les combats mettaient en péril des dizaines milliers de femmes enceintes . Parmi elles, 24 000 devraient accoucher dans les prochaines semaines.