Mondial 2022 : la Tunisie comme "une seule main"

Forte de son excellent nul arraché face au Danemark, la Tunisie abat une carte importante ce samedi contre l'Australie, équipe présumée la plus faible du groupe. Pour cela, le sélectionneur des Aigles Jalel Kadri s'appuiera une nouvelle fois sur une défense de fer.

"Nous sommes tous 'une seule main'" ("yad wahida"), martèle le gardien de la Tunisie, Aymen Dahmen , comptant notamment sur la féroce défense de la Tunisie pour battre l'Australie, samedi au stade al-Janoub (11h00), et poursuivre sa route au Mondial-2022.

Passage en revue de l'arrière-garde à cinq doigts, plus le portier, qui a contenu le Danemark (0-0) lors de son entrée en lice au Qatar.

Aymen Dahmen, brillant remplaçant

Le titulaire Béchir Ben Saïd s'étant blessé à l'entraînement en arrivant au Qatar, et étant toujours forfait, le gardien du CS Sfaxien a pris sa place pour le début du tournoi.

Peu rassurant en amical contre le Brésil, en septembre (5-1), il a brillé contre les Danois, impeccable sur une parade devant  Christian Eriksen , chanceux dans la foulée avec une frappe sur le poteau.

Dahmen synthétise l'état d'esprit de l'arrière-garde d'une formule : "Les joueurs n'ont ménagé aucun effort, et nous sommes tous une seule main".

Mohammed Dräger, le dragster

Inépuisable côté droit, Dräger , né à Fribourg-en-Brisgau d'un père allemand il y a 26 ans, résume l'objectif des Aigles de Carthage : "Affronter l'Australie, c'est comme une finale"

"En Coupe du monde, il n'y a pas de calculs, et nous jouerons pour la victoire et rien d'autre, ce qui nous ouvrira la porte du deuxième tour, et si Dieu le veut, nous serons au niveau et obtiendrons le résultat que les supporteurs Tunisiens attendent" , lance-t-il.

Yassine Meriah, le doyen

Le plus modeste pedigree du quintet défensif, avec des expériences peu concluantes à l'Olympiakos en Grèce, Kasimpasa ou Rizespor en Turquie. Il est aussi le défenseur installé depuis le plus longtemps en équipe nationale, plus de 60 sélections depuis 2015.

Moins technique que les deux autres centraux, le défenseur de l'Espérance de Tunis, âgé de 29 ans, est très puissant physiquement et surtout dominateur dans le jeu de tête, ce qui servira contre les puissants attaquants australiens.

Dylan Bronn, le revanchard

L'autre ancien de la défense, en sélection depuis 2017, rêve de revanche au Mondial. En 2018, il avait dû sortir sur une civière, touché au genou contre la Belgique, peu après avoir marqué un but (défaite 5-2 au final).

A 27 ans, le globe-trotter de la Salernitana, en Italie, passé aussi par Niort (France) ou La Gantoise (Belgique), est tellement engagé qu'il a réussi à se faire exclure en amical ! C'était contre le Brésil au Parc des Princes. Certes, le rouge était un peu sévère, pour un coup au genou de Neymar, plus maladroit que méchant.

Montassar Talbi, le patron

Voilà le chef de la défense. Arrivé récemment en équipe nationale, en mars 2021, mais impérial avec son club, Lorient, depuis le début de la saison.

Avant le tournoi, il avait évoqué les "responsabilités" de son poste. "Les erreurs lorsque tu es axial ça coûte très cher et il y a peu de personnes qui peuvent les rattraper" , mais "on peut apporter une certaine sérénité et confiance à toute une équipe".

Contre l'Australie, "nous devons nous appuyer sur ce que nous avons présenté contre le Danemark, où nous avons joué un grand match, mais il nous a manqué la touche finale" , a-t-il dit sur beIN Sports.

Ali Abdi, la discipline

Le piston gauche de la défense à cinq de la Tunisie, a lui aussi débarqué l'an dernier en sélection. Arrivé en France à 26 ans, au Paris FC puis à Caen, en 2e division, il s'est discipliné tactiquement.

Symbole de l'unité de la "main" tunisienne, le remplaçant d'Abdi en cours de match contre le Danemark, Wajdi Kechrida , s'est chargé du message au peuple : "Merci aux supporters tunisien. Cela nous a vraiment beaucoup aidés, comme si nous jouions sur nos terres. Nous avons bien défendu et espérons gagner le prochain match".