A Cotonou la capitale économique béninoise, la plupart des véhicules en circulation sont des voitures d’occasion provenant d’Europe, d’Asie et de plus en plus des Etats Unis. Si elles fonctionnent et coûtent bien moins que les modèles neufs sortis d’usine, ces voitures sont aussi vieilles et très polluantes.
Bénin : les voitures d'occasion importées, dangereuses et polluantes
Non loin du port de Cotonou, les parcs automobiles de véhicules de seconde main s'étendent sur des kilomètres, le Bénin étant l’un des cinq plus gros importateurs en Afrique de véhicules d'occasion, selon un rapport de l'ONU publié fin 2021.
"Moi, le véhicule que je conduis, c'est un véhicule d'occasion, et quand je démarre, si tu ne touches pas le véhicule, tu ne sais même pas que c'est en marche. Donc le véhicule d'occasion est toujours propre (ne pollue pas, ndlr.). " a déclaré Zakari Cisse, acheteur d'une voiture de seconde main.
Selon une directive adoptée en 2020 par les membres de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), les véhicules d'occasion importés doivent notamment répondre à minima aux normes Euro 4, c'est à dire avoir été mis en circulation après 2006 . Cette directive visait également à introduire des carburants et des véhicules plus propres sur le marché à partir de 2021.
Or **dans les parcs automobiles de Cotonou, l'âge moyen des voitures est de 18 ans et leur compteur dépasse généralement les 200.000 km.
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Elles sont donc polluantes, énergivores et mettent en danger les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique dans le monde.
"Le constructeur automobile sort ces véhicules avec des normes qui sont souvent beaucoup plus sévères que la norme législative. Qu'on le veuille ou non, lorsque nous choisissons un matériel qui est déjà vieux de 10 ans, nous ne pouvons plus espérer avoir la même pollution qu'un véhicule qui est neuf." a dit Sanni Biaou, un mécanicien béninois.
La quasi-totalité des véhicules présents sur les parcs automobiles de Cotonou sont aux normes Euro 3 ou inférieures, c'est à dire commercialisés avant le début des années 2000.
Mais les clients se rabattent sur ces voitures de seconde main par manque de ressources suffisantes. Leur prix démarrant autour de 1,5 million francs CFA (2.300 euros).
_"On n'est pas nombreux à avoir les moyens pour pouvoir s'acheter ces véhicules électriques ou encore ces voitures neuves vendues par les concessionnaires. Donc c'est la sensibilisation pour qu'on puisse au moins réduire cette pollution déjà créée à forte dose par ces véhicules venant de l'Europe et de l'Amérique." a expliqué_William Tchoki , environnementaliste.
L’Afrique est la principale destination des véhicules d’occasion, avec un quart des véhicules exportés dans le monde entre 2015 et 2020, soit 5,6 millions de véhicules, selon l'ONU. Le Bénin est d’ailleurs la porte d'entrée des marchés burkinabé, nigérien, tchadien, et surtout du Nigeria, pays voisin le plus peuplé d'Afrique.