A 29 ans, le boxeur Souleymane Cissokho ne s'interdit rien. Médaillé de bronze aux JO de 2016, le natif de Dakar a franchi les étapes, les unes après les autres. Il aspire aujourd'hui à remporter une ceinture mondiale.
Souleymane Cissokho vise le titre mondial
Arrivé en France alors qu'il n'avait que 4 ans pour suivre son père muté à Paris, Souleymane Cissokho a d'abord essayé le football avant de troquer les crampons pour les gants.
Des débuts sur le ring tardifs, à 14 ans, qui ne l'ont pas empêché de rapidement gravir les échelons de la boxe. Très vite champion de France cadets, il est capitaine de l'équipe de France olympique aux JO de 2016 et décroche une médaille de bronze chez les moins de 69 kg.
Passé pro à son retour du Brésil, il rassure ses parents en ne lâchant pas pour autant les études. Il devrait bientôt boucler un Master 2 en droit du sport à la prestigieuse université parisienne de la Sorbonne.
"Après ce premier titre, ils ont vu que ça commençait à être sérieux. Mon père ne voulait pas que je mette les études de côté. Il m'a dit : "tu peux continuer la boxe, par contre je veux que tu continues à bien bosser à l'école.""
Bientôt dans la cour des grands
Souleymane Cissokho vise désormais une ceinture mondiale. Actuellement aux Etats-Unis, le super-welter disputera l'un des combats les plus importants de sa carrière samedi soir face à l'Anglais Kieron Conway.
"Il y a une ceinture WBA intercontinentale en jeu, elle te classe dans le top 15 mondial. Une fois dans ce classement, on peut faire un championnat du monde. Ca peut aller très vite. Là-bas j'aurai une exposition incroyable devant environ 70.000 personnes. Donc j'y vais à 100%."
Pour être prêt, Souleymane Cissokho a mis les bouchées doubles à l'entraînement. Et pour cause: bloqué par des aléas contractuels et le Covid, le champion de France 2019 n'avait plus boxé depuis 18 mois quand il a enfin pu renfiler ses gants le 13 mars dernier, pour battre le Mexicain Daniel Echeverria. Sa 12e victoire en autant de combats.
"La pandémie, ça n'a pas été évident, cela a entraîné cinq annulations de combats. On part en camp d'entraînement, on fait des sacrifices, on quitte sa famille, on se prépare très dur, on en pleure parfois, et là, une semaine avant, c'est annulé..." , explique-t-il, tout en reconnaissant "faire partie des biens lotis" financièrement.
Solidaire "des autres boxeurs qui galèrent", il en a profité pour lancer un projet d'application, "afin qu'ils bénéficient d'une petite rémunération". "Lorsque je viens m'entraîner ici, je paye cher mes sparring-partners. Pourquoi ne pas le faire en France ?", souligne celui qui a aussi créé une association venant en aide aux jeunes.