Dix matches de suspension pour Ondrej Kudela. Le défenseur du Slavia Praque a été trouvé coupable de comportements racistes contre le milieu des Glasgow Rangers, Glen Kamara. L'ancien international néerlandais Clarence Seedorf appelle à sanctionner les joueurs se couvrant la bouche pour dissimuler leurs propos lorsqu'ils s'adressent à un adversaire.
Clarence Seedorf pour plus de fermeté contre les insultes racistes
Ondrej Kudela faisait l'objet d'une enquête de l' UEFA après avoir été accusé d'avoir proféré des propos racistes à l'encontre du milieu de terrain des Rangers Glen Kamara , lequel a pour sa part été suspendu trois matches pour avoir agressé le Tchèque dans le tunnel après le coup de sifflet final d'un 8e de finale retour de Ligue Europa le 18 mars dernier (1-1, 0-2). S'exprimant mercredi lors d'une table ronde en visio-conférence organisée par le Conseil de l'Europe, l ’ancien international néerlandais Clarence Seedorf a souhaité des sanctions contre les joueurs qui se couvrent la bouche pour dissimuler leurs propos. " Pour moi, il faudrait abandonner le fait de pouvoir parler comme ça quand on joue sur le terrain, quand on aborde un adversaire. Nous parlons de sport, il faut que ce soit transparent. Alors pourquoi se cacher le visage pour dire quelque chose à son adversaire ? Quand on parle avec son entraîneur, ou avec un coéquipier, il n’y a rien de mal. Mais quand on s’adresse à l'arbitre, quand on s’adresse à un autre joueur, un autre adversaire dans n'importe quel sport, on ne devrait pas avoir le droit de se vous couvrir la bouche. Si vous le faites, cela doit être sanctionné. Un carton jaune ou autre, car il faut éviter ce genre de comportement" , a déclaré l'ancien milieu du Milan AC.
Responsabilité sociale
Ces derniers mois plusieurs cas d’injures racistes ont agité le football européen. Début avril, le défenseur français de Valence, Mouctar Diakhaby, s’est dit victime d’une insulte de Juan Cala , qui nie ces accusations. Une procédure a été ouverte par la Fédération espagnole de football (RFEF). E n décembre, une première à ce niveau, le match de Ligue des champions entre le Paris SG et Istanbul Basaksehir avait été interrompu par les joueurs après des propos de l'un des membres de l'équipe arbitrale roumaine, accusé d'avoir proféré un terme raciste à l'encontre de l'entraîneur adjoint du club turc, le Camerounais Pierre Achille Webo .
"Sans les personnes qui filmaient autour de George Floyd, nous n’en parlerions pas aujourd’hui. Nous n'aurions pas eu la mobilisation autour de tout ce qui s'est passé. Nous n'aurions pas eu ce policier qui est maintenant au tribunal. Donc il faut inciter des clubs, l'UEFA, la FIFA, toutes ces organisations sportives et des gouvernements, pour qu’ils filment ces moments et les envoient à l'organisation ou à l'institution appropriée ou aux forces de l'ordre pour qu'elles agissent. Il faut en tirer quelque chose de positif, une responsabilité sociale et un contrôle social" , avance Clarence Seedorf.
Le néerlandais originaire du Suriname va plus loin. "Il n'y a pas d'entraîneurs noirs. Il n'y a pas de managers noirs. Quand je dis noir, je veux dire la diversité. Il n'y a pas d'égalité des chances, pas d'inclusivité dans l'organisation principale elle-même. C'est par là que nous devons commencer, pour montrer l'exemple. A partir de là on serait dans une bien meilleure position pour demander à d'autres personnes de changer."
Si le Slavia Prague nie tout propos discriminatoire, les avocats d’ Ondrej Kudela disent attendre de connaitre les détails de la décision pour envisager un éventuel recours. Le président du club tchèque déclare toutefois respecter la décision de l’UEFA.