Au Gabon, la destruction de la mangrove au nord de la capitale Libreville suscite des inquiétudes chez les défenseurs de l’environnement. L'ONG Actions Citoyennes pour le Développement Local (ACDL) tire la sonnette d’alarme sur un désastre écologique sur le littoral de Cap-Estérias.
La mangrove en danger dans le nord de Libreville
"Ce qui est en danger à travers la destruction des mangroves dans la zone d’Idolo, c’est notre environnement. Ce sont nos côtes, parce que ces mangroves servent de veille d’eau à ces intempéries marines et par rapport au changement climatique, elles jouent un rôle de bio-filtre" , déclare Paul Kopedina Itanguino , Président d'ACDL.
Agissant comme un écosystème de marais, la mangrove produit du carbone, régule le climat et ralentit le réchauffement climatique. Au Cap-Estérias, elle participe à l’activité économique de cette famille qui vend du crabe farci.
"Nous faisons de la pêche durable et la destruction de la mangrove serait un manque à gagner parce que les crabes se font de plus en plus rares. Il faut aller de plus en plus loin. Parfois on n'en trouve plus. Nous voulons protéger la mangrove. La destruction ne vient pas de nous mais d’autres personnes", avance cette mère de famille.
Marc Ona Essangui , Prix Goldman de l'Environnement, fustige l’accaparement du littoral pour des projets immobiliers, au détriment de l’écosystème marin . "Des spéculateurs immobiliers pensent que pour avoir des loyers suffisamment élevés il faut avoir soit un pied à terre du côté du littoral, ou des lotissements. Malheureusement, ces projets immobiliers ont un impact considérable sur les écosystèmes marins."
Les défenseurs de l’environnement demandent la création d’une zone protégée pour préserver le littoral et en faire un sanctuaire pour la faune et la flore locale .