L’Ethiopie et l’Erythrée taisent leurs différends. Ce dimanche, les deux pays ont décidé de rétablir leurs liens diplomatiques au cours d’un déplacement historiques du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed en Erythrée.
L'Ethiopie et l'Erythrée renouent leurs relations diplomatiques
Dans les faits, cette réconciliation prendra en compte la réouverture des frontières associée à la circulation des personnes dans les territoires des deux pays, la réouverture des ambassades, la reprise du trafic aérien et naval ou encore l’installation d’une ligne téléphonique directe entre les dirigeants.
C’est un dénouement heureux que présageait déjà le rapprochement récent entre l’Ethiopie et l’Erythrée après une guerre froide de 20 ans née d’une guerre sanglante (1998-2000, environ 80 000 morts) sur un différend frontalier. L’Ethiopie refusait en effet de céder à l’Erythrée un territoire frontalier disputé, malgré un jugement d’une commission indépendante internationale soutenue par l’ONU datant de 2002.
Convaincre à présent des Ethiopiens
Mais, dès son arrivée au pouvoir en avril dernier, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a entrepris de bouleversantes réformes dont un projet de redéfinir les liens bilatéraux entre son pays et l’Erythrée, avec notamment la cession de la frontière disputée.
Une main tendue acceptée par Asmara qui a envoyé courant juin une délégation de haut de l’autre côté de sa frontière.
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Si tout semble définitivement prêt pour une paix des braves entre l’Ethiopie et l’Erythrée, le Premier ministre éthiopien doit à présent convaincre une frange de sa population pas tout à fait disposée à adouber son projet de réconciliation. C’est notamment le cas des populations de la ville frontalière de Badme, dans le nord de l‘Éthiopie. Elles demandent avant tout des discussions avec Addis-Abeba avant que leur localité ne soit rétrocédée à l’Erythrée.