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Congo – Covid-19 : le cas Mokoko, une maladie bénigne pour Sassou ?

Congo – Covid-19 : le cas Mokoko, une maladie bénigne pour Sassou ?

Congo

Si le risque de propagation du virus a été évoqué pour justifier l’interdiction de la marche prévue jeudi en soutien au général Mokoko, le pouvoir semble aussi avoir rappelé que cette affaire est loin d‘être le cauchemar de ses nuits.

De la déception dans l’air au sein de la société civile congolaise. La faute à l’interdiction de la marche que des ONG entendaient organiser ce jeudi 16 juillet 2020 à Brazzaville pour réclamer haut et fort l‘évacuation à l‘étranger du général Jean Marie Michel Mokoko officiellement atteint de covid-19, même si des experts cités par les avocats du général auraient remis en cause le diagnostic.

Et ce ne sont pas les raisons qui font défaut au régime. Parmi elles, « le risque de propagation elevé », selon la préfecture de Brazzaville.

? Just-In ??: Le ministère de l’intérieur refuse d’autoriser la marche pacifique sollicitée par les plates formes de la société civile (droit de l’homme /Démocratie) pour réclamer l’évacuation sanitaire du général MOKOKO. #ChezMoiaucongo pic.twitter.com/VsdIVX5dhr

— BrazzaNews (@brazzanews) July 15, 2020

Depuis la déclaration de la première contamination en mi-mars, le dernier décompte de la Johns Hopkins University, le Congo-Brazzaville comptabilise au 16 juillet 2 222 cas de coronavirus, dont 589 patients guéris et 47 décès. Soit 1 586 malades encore hospitalisés.

>>> LIRE AUSSI : Coronavirus en Afrique : l’essentiel de l’info Mais l’argument invoqué par les autorités congolaises peine déjà à convaincre la société civile qui juge le motif est « fallacieux ».

Âgé de 73 ans, Jean Marie Michel Mokoko purge depuis 2018, une peine de 20 ans de prison pour atteinte à la sureté de l‘État et détention illégale d’armes de guerre. C’est donc dans sa cellule de la Maison d’arrêt de la capitale que l’opposant arrivé deuxième derrière le président Sassou à la présidentielle de 2016 a dû contracter le coronavirus il y a quelques semaines.

Sans effet sur Brazzaville ?

Doutant de la qualité des soins des structures hospitalières congolaises, ONG, chancelleries et institutions internationales multiplient depuis lors, des appels à la libération et à l‘évacuation de l’ancien chef d‘état-major général des forces armées congolaises à l‘étranger.

Des requêtes restées jusqu’ici lettres mortes, d’autant plus que le pouvoir semble rester inflexible sur la question. « Ces deux figures de l’opposition (Mokoko et Okombi) ne sont pas en prison parce que ce sont des personnalités politiques, mais parce qu’elles ont commis des délits de droit commun. Il n’y a pas de raison qu’elles soient libérées pour désengorger les maisons d’arrêt », avait répondu en mai dernier, le chef de l‘État congolais Denis Sassou-Nguesso à RFI et France 24 qui lui posaient la question sur la libération des prisonniers « politiques ».

D’après des acteurs de la société civile, des dignitaires du régime bénéficient très souvent de l‘évacuation sanitaire. « Et le général Mokoko, ancien chef d’état-major général, de surcroît, mérite autant de considération », déplorait récemment Joe Washington Ebina, membre d’une ONG.

C’est dire jusqu‘à quel point l’interdiction de la marche de ce jeudi résonne une fois de plus comme un véritable camouflet pour la société civile congolaise. C’est la preuve que la maladie de Mokoko quelle qu’en soit la « gravité » est loin d’affecter l’homme fort de Brazzaville.

Lui qui semble s‘être accommodé des pressions presque de façade formulées ces trois dernières années par de nombreuses institutions au sujet de Jean Marie Michel Mokoko.

Quitte à se demander quelle autre stratégie pourra utiliser la société civile pour faire fléchir le gouvernement congolais à propos de l’affaire Mokoko. Une affaire qui est toutefois loin de son épilogue.

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