Jeudi, le Palais du Peuple de Conakry a vibré au rythme du dernier rassemblement de campagne du général Mamadi Doumbouya, alors que la course à la présidence touche à sa conclusion avant le vote prévu dimanche. Cette élection représente la première consultation électorale depuis le coup d’État militaire de 2021, qui a propulsé Doumbouya au pouvoir.
Guinée : la campagne présidentielle s'achève, Doumbouya grand favori
Contrairement aux campagnes précédentes, cette élection n’a pas suscité de grandes mobilisations populaires, l’enjeu étant perçu comme limité en raison de l’éviction des principaux opposants politiques.
Le général Mamadi Doumbouya, chef du coup d’État de 2021, brigue un mandat de sept ans. Mariame Kourouma, explique pourquoi elle soutien sa candidature : « Je suis ici pour soutenir Mamadi Doumbouya pour sa gentillesse, et toutes les opportunités qu'il a offertes aux gens dans le besoin, ainsi que pour tous les efforts qu'il a déployés dans l'intérêt de la population. Nous sommes ici pour le soutenir pour qu'il reste président de notre pays. »
Si Doumbouya semble disposer d’un avantage considérable, son principal concurrent est Abdoulaye Yero Baldé, ancien ministre de l’Éducation sous le président Alpha Condé. Mohamed Lamine Bangoura, un de ses partisans, rappelle que Baldé s’était illustré en s’opposant à la candidature de Condé pour un troisième mandat, démissionnant alors en signe de protestation : « Quand Alpha Condé a demandé à Yero Baldé de se joindre à lui pour un troisième mandat, celui-ci a répondu : “Non, Monsieur le Président, je ne peux pas vous suivre pour un troisième mandat, car nous avons promis au peuple guinéen de rétablir la démocratie. Nous n'allons donc accomplir que deux mandats, nous quittons maintenant le pouvoir et un autre groupe prendra la relève. Si ce n'est pas le cas, je démissionnerai. "»
Malgré l’abondance de ressources minières, plus de la moitié des 15 millions de Guinéens vivent dans la pauvreté et font face à une insécurité alimentaire persistante. Doumbouya a axé sa campagne sur des promesses de développement et de modernisation, mettant en avant des projets d’infrastructures et une nouvelle constitution adoptée lors d’un référendum boycotté par l’opposition.
Plus de 6,7 millions d’électeurs sont attendus dimanche dans les 24 000 bureaux de vote du pays. Les résultats sont prévus dans les 48 heures suivant le scrutin.