Le Conseil des ministres du Burkina Faso a adopté un projet de loi visant à rétablir la peine de mort pour des infractions telles que la trahison, le terrorisme et l'espionnage, ont déclaré les autorités.
Le Burkina Faso adopte un projet de loi rétablissant la peine de mort
"L'adoption de ce projet de loi s'inscrit dans le cadre des réformes [...] visant à mettre en place une justice qui réponde aux aspirations profondes de notre peuple", a déclaré jeudi soir le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, dans un message publié sur Facebook.
La peine de mort a été abolie dans le pays en 2018. Le projet de loi doit être adopté par le Parlement et examiné par les tribunaux avant d'entrer en vigueur.
Depuis leur prise de pouvoir lors d'un coup d'État en 2022, les chefs militaires de ce pays d'Afrique de l'Ouest ont lancé des réformes radicales, notamment le report des élections qui devaient rétablir le régime civil et la dissolution de la commission électorale indépendante du pays.
Le Burkina Faso a de plus en plus muselé les médias critiques ces dernières années. Il a suspendu les stations de radio BBC et Voice of America pour leur couverture d'un massacre de civils perpétré par les forces armées du pays et a arrêté trois journalistes de renom au début de l'année.
Le pays fait partie des nombreux États d'Afrique de l'Ouest où l'armée a pris le pouvoir ces dernières années, profitant du mécontentement généralisé à l'égard des gouvernements démocratiquement élus précédents sur les questions de sécurité. Le gouvernement militaire a été accusé de violations des droits humains et de détention de journalistes critiques à son égard.
Ce pays enclavé de 23 millions d'habitants fait partie des pays qui sont confrontés depuis quelques années à une crise sécuritaire dans la région aride du Sahel, au sud du Sahara. Il a été secoué par la violence de groupes extrémistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique.