Les pays des Caraïbes réclament des réparations pour l'esclavage

Les victimes du régime khmer rouge manifestent devant le tribunal pénal international soutenu par l'ONU à Phnom Penh, au Cambodge, le 17 octobre 2014.   -  
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Les Caraïbes entendent lancer des discussions sur les réparations pour l'esclavage lors d'une visite au Royaume-Uni.

Une délégation de la commission des réparations de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) tiendra cette semaine des échanges avec des responsables et des personnalités britanniques sur les injustices historiques de l'esclavage et du colonialisme, ainsi que sur leurs conséquences durables.

Au moins 12,5 millions d'Africains ont été kidnappés, transportés de force par des navires européens et vendus comme esclaves entre le XVe et le XIXe siècle, selon des rapports historiques.

Les défenseurs de cette cause affirment qu'il est nécessaire d'agir pour lutter contre les séquelles persistantes, telles que le racisme.

Les appels à des réparations ont pris de l'ampleur dans le monde entier, en particulier au sein de la CARICOM, un groupe de 15 États membres qui comprend la Barbade et la Jamaïque, et de l'Union africaine (UA).

La CARICOM a élaboré un plan de réparations qui comprend des appels à des excuses officielles et complètes, des programmes éducatifs, l'annulation de la dette et des compensations financières, tandis que l'UA est en train d'élaborer son propre plan.

Une réaction hostile aux réparations s'est également amplifiée, et de nombreux dirigeants européens se sont opposés à ce que l'on en discute, les opposants arguant que les États et les institutions d'aujourd'hui ne devraient pas être tenus responsables des torts historiques.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré avant le sommet du Commonwealth à Samoa l'année dernière qu'il préférait se tourner vers l'avenir plutôt que de s'engager dans « des discussions très longues et interminables sur les réparations du passé ».

Cependant, à l'issue du sommet, les dirigeants du groupe de 56 nations dirigé par le roi Charles d'Angleterre ont convenu d'inclure dans leur communiqué final qu'il était temps d'entamer une discussion sur cette question.

La visite de la commission de la CARICOM aura lieu du 17 au 20 novembre et vise à « renforcer les partenariats stratégiques et à promouvoir un programme conjoint d'éducation et d'engagement du public sur le programme de réparations », selon un communiqué de presse.

Un sondage réalisé en 2025 à la demande de The Repair Campaign a révélé des lacunes dans les connaissances du public sur le rôle de la Grande-Bretagne dans l'esclavage et le colonialisme, 85 % des personnes interrogées ignorant que le pays avait déporté de force plus de 3 millions d'Africains vers les Caraïbes.

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