La décision du président américain Donald Trump de boycotter le sommet du G20, prévu les 22 et 23 novembre à Johannesburg, suscite une vague de réactions en Afrique du Sud. Du président Cyril Ramaphosa à l’opposition, les dirigeants sud-africains jugent ce retrait injustifié et affirment que le G20 poursuivra ses travaux sans les États-Unis.
Face au boycott américain, l’Afrique du Sud défend la légitimité du G20
Le président Ramaphosa a déclaré mercredi que les boycotts n’avaient « jamais vraiment fonctionné » et produisaient souvent « des effets contradictoires ».
« Les États-Unis doivent réfléchir à l’efficacité réelle de la politique du boycott. Le G20 se poursuivra. Tous les autres chefs d’État seront présents et, en définitive, nous prendrons des décisions fondamentales ; leur absence ne sera qu’une perte pour eux-mêmes », a-t-il affirmé devant le Parlement au Cap.
Donald Trump avait annoncé, sur les réseaux sociaux, qu’aucun représentant officiel américain ne participerait au sommet, arguant de prétendues persécutions contre la minorité blanche sud-africaine, des accusations largement rejetées, comme étant infondées.
Plusieurs responsables politiques sud-africains ont déploré la décision de Washington. John Steenhuisen, chef de l’Alliance démocratique (centre-droit), a jugé « triste » l’absence des États-Unis :
« Je crains qu’ils ne se fondent sur des informations erronées concernant notre pays. Leur présence aurait permis de constater la réalité sur le terrain, bien différente de celle que l’on décrit à Washington. »
De son côté, Julius Malema, leader des Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale), a estimé que Donald Trump « savait parfaitement » qu’aucun génocide n’était commis en Afrique du Sud.
« Une infime minorité colporte des mensonges et provoque une panique inutile, ici et sur les marchés internationaux », a-t-il ajouté.
Les relations entre les deux pays, historiquement proches, se sont détériorées depuis plusieurs mois. L’administration Trump critique la plainte déposée par Pretoria contre Israël devant la Cour internationale de justice, ainsi que les positions sud-africaines sur le climat et les inégalités mondiales.
Déjà, en février, le secrétaire d’État Marco Rubio avait boycotté la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Pretoria, dénonçant un prétendu « anti-américanisme » du gouvernement sud-africain. En mars, les États-Unis ont expulsé l’ambassadeur sud-africain après des propos jugés hostiles à Donald Trump.
L’Afrique du Sud devient le premier pays africain à accueillir ce groupe de nations influentes, après avoir pris la présidence tournante annuelle du G20 en décembre dernier. Sous le thème « Solidarité, égalité, durabilité », sa présidence met l’accent sur l’allègement de la dette des pays en développement, le financement de l’adaptation au changement climatique et la promotion d’une croissance inclusive.