La police brésilienne annonce que le bilan de la vaste opération menée contre un célèbre gang de trafiquants de drogue à Rio de Janeiro s'élève à 119 morts, dont quatre policiers. Le précédent bilan donné par les autorités était de 60 membres présumés de gangs et de quatre policiers, suite à l'opération de mardi menée par 2500 policiers et soldats qui a déclenché des affrontements dans deux quartiers défavorisés de la ville.
Brésil : 119 morts dans une opération de police contre un gang à Rio
« C'est lâche, c'est un carnage, on ne voit que ça dans la guerre en Irak et dans la bande de Gaza. On dirait de grandes tragédies comme les tsunamis et les tremblements de terre, avec des corps éparpillés les uns sur les autres. Il y a eu un cas où le corps était à un endroit et la tête à un autre. Comment expliquez-vous cela ? », a déclaré Carlos da Silva, 44 ans, dirigeant communautaire.
Plus tôt dans la journée de mercredi, dans le quartier de Penha, des habitants avaient encerclé de nombreux corps - rassemblés dans des camions et exposés sur une place centrale - et crié "massacre" et "justice" avant que les autorités médico-légales n'arrivent pour récupérer les dépouilles.
« Nous comprenons parfaitement les défis que représente le fait d'avoir à traiter avec des groupes criminels violents et bien organisés tels que le Comando Vermelho. Cependant, la longue liste d'opérations ayant entraîné de nombreux décès, qui touchent de manière disproportionnée les personnes d'origine africaine, soulève des questions sur la manière dont ces raids sont menés. Le Brésil doit rompre le cycle de l'extrême brutalité et veiller à ce que les opérations de maintien de l'ordre soient conformes aux normes internationales relatives à l'usage de la force. », a expliqué Marta Hurtado, porte-parole des Nations unies pour les droits de l'homme au Brésil.
La police et les soldats avaient lancé l'opération à bord d'hélicoptères, de véhicules blindés et à pied, en ciblant le gang du Comando Vermelho (Commandement rouge). Ils ont essuyé des tirs et d'autres représailles de la part des membres des gangs, ce qui a provoqué des scènes de chaos dans toute la ville mardi.