Ce week-end, plusieurs milliers de personnes ont convergé vers Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie, pour célébrer le festival d’action de grâce, Irreecha. Traditionnellement associé au plus grand groupe ethnique du pays, les Oromos, ce festival rassemble aussi d’autres ethnies, en un message d’unité et de paix.
Irreecha : la célébration de la culture Oromo en Ethiopie
Robiya Bimam, résidente locale, explique : « Irreecha est un festival pour toutes les nations et nationalités. C’est une fête merveilleuse. Tout le monde peut la célébrer, car c’est une fête d’amour, de paix et d’unité. »
En 2016, le festival a été endeuillé par de graves incidents qui ont fait 50 morts. Cet épisode a été un tournant pour l’Éthiopie, menant à l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed, le Premier ministre, originaire de la région d’Oromia.
Un symbole d’identité
Umer Ali, un célébrant d’Oromia, se souvient : « Autrefois, les Oromo ne pouvaient pas célébrer Irreecha ici. Les anciens dirigeants ont empêché la fête, et même empêché les Oromos de vivre dans cette région. Aujourd’hui, grâce aux réformes du gouvernement, nous pouvons enfin célébrer ici. Nous sommes très reconnaissants. »
Pour les Oromos, représentant environ un tiers des 130 millions d’habitants, Irreecha est bien plus qu’une fête : c’est l’occasion de revendiquer leur culture et leur identité.
L’événement est aussi un acte de gratitude envers Waaqa, dieu vénéré par les Oromos. Certains pratiquent encore le culte traditionnel Waaqqeffannaa, une forme d’adoration de Waaqa, perpétuée à travers les générations.
Irreecha demeure ainsi un symbole fort de résilience, d’unité et de détermination à préserver leur patrimoine dans un pays en mutation.