L’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le gouvernement de Sao Tomé-et-Príncipe ont lancé un projet visant à restaurer les écosystèmes forestiers dégradés et à améliorer la production durable de cacao.
Sao Tomé-et-Principe : restaurer les écosystèmes pour améliorer la production de cacao
Cette initiative qui s’inscrit dans le cadre de l'Initiative de restauration (TRI) soutient les producteurs de cacao du pays en améliorant les techniques agroforestières et en obtenant des certifications biologiques et de commerce équitable.
« La production de cacao dépend de la couverture forestière, principalement des grands arbres. Il fallait donc aider ces coopératives à se réhabiliter, grâce à des techniques de plantation et de repeuplement. », a dit Faustino Oliveira, coordinateur national du projet FAO.
La FAO s'est associée à CECAB, une coopérative de cacao biologique qui réunit 37 groupes de producteurs et bénéficie à plus de 2 000 familles.
Depuis 2019, l’initiative de restauration a restauré plus de 8 000 hectares de zones agroforestières avec la collaboration de 3 500 agriculteurs. L'objectif est d'atteindre 36 000 hectares, soit un tiers du pays d'ici 2030.
« La coopérative nous a donné une formation en gestion, pour apprendre à gérer notre argent et notre production. », a indiqué Dodamin Semedo Correia, cultivateur de cacao.
Le projet est indispensable pour Sao-Tomé-et-Principe qui dépend fortement de la production de cacao pour assurer la subsistance de sa population locale.
Le pays est confronté à une dégradation croissante des forêts et des terres en raison de l'expansion de l'agriculture, des changements dans l'utilisation des terres et des effets du changement climatique.
En 2024, l'agroforesterie cacaoyère de Sao Tomé-et-Principe a été reconnue par la FAO comme un système du patrimoine agricole d'importance mondiale (GIAHS). Dans ces jardins traditionnels, les agriculteurs cultivent une variété unique et importante de cacao, la variété Amelonado, ainsi que d'autres arbres fruitiers, créant ainsi des paysages forestiers.
Ce mode de culture, transmis de génération en génération, a permis à des familles de conserver la fertilité de leurs terres, de protéger les sources d'eau et de faire face aux défis climatiques avec résilience. La reconnaissance du GIAHS ouvre également la voie à des certifications biologiques et de commerce équitable, à des chaînes de valeur plus solides et à une plus grande visibilité pour les cultivateurs de cacao. Pour s'assurer que les agriculteurs bénéficient de toutes les étapes de la chaîne de valeur du cacao, CECAB a créé sa propre chocolaterie en Guadeloupe, sur l'île de Sao Tomé.
Financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et en collaboration avec l'Union internationale pour la conservation de la nature et le Programme des Nations unies pour l'environnement, TRI soutient neuf pays dans leur démarche de restauration des écosystèmes et des paysages dégradés.