Haïti : l’aide humanitaire en péril face à la dégradation de la crise

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies, Tom Fletcher, lors de sa visite en Haïti.   -  
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Mardi, le chef des affaires humanitaires de l’ONU en Haïti a lancé un appel urgent. Tom Fletcher a averti que les efforts humanitaires dans le pays sont loin d’être suffisants et que les fonds disponibles pourraient être épuisés d’ici la fin du mois.

En visite à Port-au-Prince, la capitale, pour une journée, Fletcher a rencontré la réalité quotidienne des populations affectées par la violence des gangs. La situation a fortement empiré, avec des milliers de morts et plus d’un million de déplacés internes, selon le dernier rapport de l’ONU.

La visite a débuté dans l’un des nombreux abris de fortune. Ces hébergent aujourd’hui une partie des 1,3 million de déplacés. Fletcher a parcouru les allées surpeuplées de cet abri et a déclaré que, malgré les efforts, le soutien rendu à la population reste insuffisant.

Fletcher a également visité l’Hôpital universitaire La Paix. L’Organisation mondiale de la Santé le qualifie de « phare de résilience » au cœur de la crise. Lors des attaques des gangs, de nombreux hôpitaux ont été contraints de fermer, fragilisant encore davantage le système de santé haïtien.

L’hôpital La Paix joue un rôle crucial. Il accueille les patients gravement blessés, les victimes de violences sexuelles, ainsi que les femmes en maternité. Actuellement, il est le seul hôpital public capable de faire face à l’urgence. Fletcher a lancé un nouvel appel à la communauté internationale : si les fonds ne sont pas rapidement renouvelés, « tout pourrait être compromis » d’ici la fin septembre.

La visite s’est terminée dans un centre pour jeunes, inauguré en juin dernier dans la municipalité de Delmas. Financée par l’UNICEF et l’Institut américain pour la diplomatie et les droits de l’homme (USIDHR), cette structure offre formation et accompagnement aux adolescents. Elle vise notamment ceux touchés par la violence armée ou vivant dans des centres d’accueil, où l’accès à l’éducation est extrêmement limité.

Selon l’ONU, les gangs contrôlent presque entièrement la capitale haïtienne. Les autorités ont peu de moyens pour enrayer cette violence qui fragilise profondément ce pays pauvre des Caraïbes.

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