RDC : timide espoir à Goma après l'accord entre l'AFC/M23 et Kinshasa

Béatification de Floribert Bwana Chui Bin Kositi, basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, à Rome, le dimanche 15 juin 2025.   -  
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Un accord de principe vient d’être signé entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda. Paraphé à Doha, sous l’égide du Qatar, ce document engage les deux parties à protéger les civils tout en respectant la souveraineté territoriale de la RDC. À Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu passée sous le contrôle du M23 depuis janvier dernier, l’annonce suscite une lueur d’optimisme mêlée à la prudence.

« Nous sommes très heureux de savoir qu’ils sont en train de s’entendre pour mettre fin à la guerre. Ce serait une bonne chose de voir le pays uni à nouveau, de voir les gens circuler sans frontières. », a déclaré à Africanews, fidèle Kasereka.

« Nous voulons la paix. Nous voulons que ces négociations aboutissent réellement, pas qu’on négocie aujourd’hui pour reprendre les combats demain. Nous souffrons énormément ici. » ajoute, Adèle Faida L’accord prévoit un cessez-le-feu permanent.

Le texte interdit explicitement toute attaque militaire, les bombardements, ainsi que toute tentative de conquête territoriale. Gueule Mamlaka, autre résident de Goma, exprime une douleur partagée : « La diplomatie impose parfois une préparation militaire, c’est vrai. Mais nous, le peuple, nous ne voulons plus d’armes. Les armes nous ont affamés, elles nous ont volé nos parents et nos enfants. C’est insupportable. »

La communauté internationale salue une avancée « significative », tout en appelant à la vigilance. La France et la MONUSCO insistent sur l’importance d’une mise en œuvre rapide, concrète et sincère de l’accord.

Pour la société civile congolaise comme pour une partie de la classe politique, ce texte constitue une étape certes symbolique, mais indispensable. « Nous saluons les assises de Doha. C’est un pas vers la paix, un progrès majeur. M23 et gouvernement se sont engagés. On espère qu’un véritable dialogue va s’ouvrir. Mais la crise politique, elle aussi, doit être résolue. », dit Grâce Omar, acteur politique.

L’accord entre en vigueur immédiatement, et un mécanisme de suivi sera mis en place pour en vérifier l’application. Des pourparlers directs sont attendus dans les prochaines semaines. Objectif : conclure un accord de paix global d’ici l’été prochain, en cohérence avec le protocole signé le 27 juin dernier entre Kinshasa et Kigali.

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