Au Togo, au moins sept personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors des récentes manifestations antigouvernementales à Lomé.
Togo : au moins 7 morts et de nombreux blessés dans les manifestations
C'est le résultat du premier décompte que des groupes civiques ont communiqué dimanche aux médias.
La capitale togolaise est le théâtre de violentes protestations populaires depuis quelques jours - contre la répression des voix critiques, la hausse des prix de l'électricité et une réforme constitutionnelle qui consolide le pouvoir du président Faure Gnassingbé, aujourd'hui âgé de 59 ans.
Les groupes de campagne et les organisations de défense des droits ont dénoncé "les abus commis par les membres des forces de sécurité et des milices togolaises" - déclarant que sept corps avaient été repêchés dans les rivières de la capitale.
En trois jours de manifestations, ce sont des "dizaines de blessés" et de "plus de 60 arrestations de jeudi à samedi" selon les associations.
Les autorités togolaises n'ont fourni pour l'instant aucun bilan officiel. Et elles ont plutôt nié que ces décès soient liés aux troubles.
"Les analyses médico-légales ont révélé que ces décès sont survenus par noyade", a déclaré le gouvernement dans un communiqué, sans préciser le nombre de corps repêchés.
"Je voudrais féliciter nos concitoyens pour leur bonne conduite et aussi le professionnalisme de nos forces de sécurité, et surtout les rassurer que le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger les citoyens togolais", a déclaré Hodabalo Awate, ministre de l'administration territoriale, à la télévision d'État dimanche soir.
Un peu, plus tôt, David Dosseh du "Front Citoyen Togo Debout" avait déclaré à l'AFP que "nous sommes dans un pays où les citoyens ont encore le droit de sortir, de s'exprimer".
Les manifestations sont rares au Togo, où le président Faure Gnassingbé s'est maintenu au pouvoir depuis 2005, succédant à son père qui a régné pendant près de quarante ans.
Jeudi matin, de petits groupes de plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué des rues, brûlé des pneus et érigé des barricades en bois dans la capitale, où de nombreuses entreprises sont restées fermées.
La population a protesté contre la répression des voix critiques, la hausse des prix de l'électricité et une réforme constitutionnelle qui a permis à M. Gnassingbé, aujourd'hui âgé de 59 ans, de consolider son pouvoir.
Les 5 et 6 juin, la police a arrêté une cinquantaine de manifestants, principalement des jeunes. La plupart ont été relâchés depuis, mais Amnesty International a dénoncé des cas de "torture" présumée.