USA : des églises tissent les liens entre migrants de différents horizons

Des membres de l'église orthodoxe éthiopienne Tewahedo prient le 20 octobre 2024 à Worthington, dans le Minnesota   -  
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Aux États-Unis, la ville de Worthington, dans le Minnesota, est un véritable carrefour multiculturel, où les migrants venus des quatre coins du monde sont désormais majoritaires.

Chaque dimanche midi, les services religieux illustrent la transformation profonde de cette ville, autrefois typique du Midwest agricole.

À l’église St. Mary, une foule déborde encore, entraînée par la musique vibrante de l’un des dix chœurs latinos lors de la seconde messe catholique en espagnol du week-end. À quelques centaines de mètres de là, dans l’ancien bureau du journal local, les fidèles de l’Église orthodoxe éthiopienne se rassemblent pour une célébration de six heures.

« Nous disons que cette église est très importante pour la communauté, car ici les gens retrouvent leurs racines – les vêtements, les images, les senteurs – tout leur rappelle leur pays d’origine. C’est essentiel, car au moins une fois par semaine, ils ont l’impression de revivre un peu chez eux », explique Abebe Abetew, président de l'Église orthodoxe éthiopienne, arrivé aux États-Unis en 2013.

La plupart des 500 membres de la communauté se rassemblent dès l’aube dans un sanctuaire orné d’icônes éthiopiennes et concluent la journée par une prière collective, suivie d’un repas partagé dans le sous-sol de l’église.

« La communauté est accueillante et les gens sont bienveillants. Nous avons grandi ensemble et appris à nous apprécier », ajoute Abetew. « Aujourd’hui, les relations sont très harmonieuses et notre intégration dans la ville se renforce. »

À la périphérie de la ville, dans les champs de maïs, des réfugiés originaires d’Asie du Sud-Est se retrouvent pour prier et chanter en karen dans une église baptiste fondée en 1873 par des fermiers suédois, dont les descendants assistent encore au service en anglais du matin.

« Cette église a 150 ans. Nous avons célébré l’anniversaire l’an dernier », précise le Révérend Lucio Berumen. « Au départ, elle accueillait la communauté suédoise, puis elle est passée à l’anglais. Ensuite, les Karen sont arrivés et aujourd'hui, elle a un pasteur mexicain. C’est un bel exemple de diversité culturelle. »

De retour à St. Mary, une foule de fidèles latinos est encore transportée par les chants enthousiastes de l’un des chœurs lors de la deuxième messe en espagnol du week-end.

« Dans la communauté latino, on aime se réunir pour prier, faire du bénévolat, étudier et partager la foi. C’est une richesse que nous avons apportée de nos pays d’origine », explique le Révérend Miguel Proaños, vicaire paroissial de St. Mary. « Quant à la communauté anglo-saxonne, elle a soutenu la foi pendant des générations ; l’infrastructure des églises repose en grande partie sur son travail et son engagement. »

À St. Mary, le Révérend Proaños, d’origine colombienne, et son confrère, le Révérend Tim Biren, s'efforcent de rapprocher la communauté latino de la communauté majoritairement blanche, chacune ayant des styles de prière et des besoins pastoraux spécifiques, jusque dans le choix du volume de la musique lors des offices.

« Les styles de culte sont très différents. Malgré cela, nous recherchons des activités qui puissent nous rassembler », confie le Révérend Proaños.

Ces églises et lieux de culte, tout en préservant la diversité des cultures, permettent aux communautés de migrants de retrouver un peu de leur chez-soi. Ils offrent également un espace d’intégration pour des groupes souvent tentés par l’isolement communautaire.

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