Bhalil, petite ville traditionnelle située près de Fès, au Maroc, se distingue par ses trésors cachés. À l’entrée de la ville, un immense panneau « J’aime Bhalil » accueille les visiteurs sur le seul grand rond-point de la ville. Ce message chaleureux reflète bien la richesse de Bhalil, dont les bâtiments ordinaires cachent des merveilles uniques.
Maroc : l'attrait touristique des grottes et maisons troglodytes de Bhalil
L’une des particularités de Bhalil réside dans ses maisons troglodytes historiques. Ces grottes, datant du IVe siècle, ont d’abord été occupées par les Amazigh, puis par les Volubilis et, plus tard, par les Banu Hilal en 1270. Aujourd’hui, elles sont devenues une attraction touristique majeure, attirant des visiteurs du monde entier.
Thami Anjam, propriétaire d'une grotte et président de l’Association de Bhalil pour le tourisme, la culture, l’environnement et le sport, explique : « Ces grottes ont été formées par les vallées, ce qui a poussé un groupe de personnes à s’installer ici. Les critères qui les ont encouragés à s’installer étaient d’abord l’altitude, car la ville est située en montagne, en plus de l’abondance d’eau et de terre fertile. »
Bhalil est en effet riche en eau et en sources jaillissantes, avec environ 600 grottes et 45 sources d’eau. « Lorsque les gens sont venus ici, ils ont trouvé plusieurs trous ou grottes et ont creusé davantage pour créer des résidences privées, des espaces pour les animaux ou des lieux de stockage pour les récoltes. Ils ont également ajouté des matériaux comme de la chaux, de l’argile ou du foin pour absorber l’humidité », ajoute Anjam.
Avec le temps, la ville a évolué, les maisons modernes surpassant les habitations troglodytes. Anjam ne réside pas dans sa grotte, qu’il a plutôt transformée en attraction touristique. Sa voisine, Najia Sribet, vit toujours dans sa grotte mais permet également aux visiteurs de découvrir son logement dans le cadre des visites guidées proposées dans la ville. Elle raconte : « J’ai hérité de cette grotte de mon père, et nous sommes restés ici parce que nous n’avions pas l’argent pour acheter une maison, donc nous avons décidé de rester ici. »
Bien que les grottes aient été aménagées pour offrir un confort moderne, vivre dans une formation rocheuse proche des sources d’eau présente des défis. Sribet précise : « Les difficultés que nous rencontrons sont l’humidité, qui nécessite un nettoyage constant. Nous souffrons vraiment ici, mais nous n’avons pas le choix. »
Malgré ces défis, Anjam et d’autres propriétaires s’efforcent de maintenir les habitations en bon état. Certaines grottes ont été équipées pour les touristes, avec électricité et eau courante. La grotte d’Anjam est particulièrement élégante, avec des meubles raffinés et même une ligne téléphonique.
« Les grottes contribuent à attirer des touristes étrangers du monde entier. Les visiteurs sont émerveillés lorsqu’ils pénètrent dans ces lieux uniques », affirme Anjam. Depuis 2021, Bhalil accueille entre 200 et 300 touristes par an, selon l’Association de Bhalil pour le tourisme, la culture, l’environnement et le sport.
Cependant, la disparition progressive des habitations troglodytiques est préoccupante, car de plus en plus d’habitants préfèrent des logements modernes. Il existe une différence nette entre les grottes aménagées pour les touristes et celles encore utilisées comme logements locaux. Les grottes touristiques sont souvent mieux équipées, tandis que d’autres manquent de commodités.
L’Association de Bhalil pour le tourisme, la culture, l’environnement et le sport espère obtenir un financement gouvernemental pour restaurer les grottes et préserver ce patrimoine traditionnel essentiel à l’identité locale.