Depuis plus d’un an, le Soudan est confronté à un conflit armé qui oppose, l’armée soudanaises aux Forces de soutien rapide (FSR). Alors que les États-Unis ont invité les deux parties à reprendre les négociations ce mercredi, pour de nombreux Soudanais, la véritable préoccupation reste la crise économique qui a émergé, plongeant les habitants du pays dans une situation économique précaire.
Guerre au Soudan : l'économie mise à mal, les déplacés sans le sou
Aly Mohamed, un résident déplacé, exprime son scepticisme face à ces pourparlers : "Pour ce qui est de ces négociations, nous disons toujours que la réconciliation est préférable. Nous avons atteint un stade où c'est comme si les gens n'existaient pas. Même ce qu'elles [les FSR] font, ces attaques aléatoires, c'est parce qu'elles dirigent les pourparlers. En tant que citoyens soudanais, nous ne concevons pas de donner la main à quelqu'un dont les mains sont tachées du sang du peuple soudanais."
Sur un marché d'Omdurman, les effets de la crise se font durement sentir. Hanan Ahmed, une résidente locale, espère que le gouvernement prendra des mesures pour aider les plus démunis, d'autant qu'elle a dû accueillir ses sœurs déplacées chez elle. "Nous voulons des réformes pour notre pays. Nous voulons que les Forces de soutien rapide s'en aillent et que les prix baissent sur ce marché. Certains sont pauvres et ne peuvent pas acheter la nourriture dont ils ont besoin, ils n'ont pas les moyens d'acheter du pain. Par exemple, j'ai deux malades à la maison, mon père et mon mari. J'ai deux sœurs qui ont été déplacées et qui vivent maintenant avec moi. Nous n'avons reçu aucune aide de qui que ce soit."
Le Bureau central des statistiques du Soudan rapporte que le taux d'inflation a récemment atteint 159 %. Quant aux pourparlers de paix, leur issue reste incertaine, l'armée soudanaise n'ayant pas encore confirmé sa participation à la réunion prévue en Suisse, sous l'égide des États-Unis et de l'Arabie saoudite.