JO Paris 2024 : Ngamba à une victoire de la 1ère médaille des réfugiés

Son nom résonnant dans le stade, Cindy Ngamba est montée sur le ring olympique et a dansé d'un pied sur l'autre en lançant des coups avec ses gants de boxe bleu vif de Paris 2024.

En remportant son premier combat aux Jeux Olympiques de Paris mercredi, Cindy Ngamba, âgée de 25 ans, n'est plus qu'à une victoire de la première médaille olympique de l'équipe des réfugiés. Après un combat éprouvant contre la championne du monde 2022, la Canadienne Tammara Thibeault, la possibilité d'une médaille semble plus proche que jamais.

"Je vais être la première réfugiée de l'histoire à aller jusqu'au bout", a-t-elle déclaré. "Il y a beaucoup de pression. Je suis humaine, j'ai des émotions et je ne vais pas m'en cacher, mais je ne laisse jamais la pression m'abattre. J'ai traversé tant d'obstacles dans la vie, comme des millions de réfugiés."

Ngamba fait partie des 37 athlètes qui composent la plus grande équipe olympique de réfugiés sélectionnée depuis que l'idée de réunir un tel groupe a été conçue avant les Jeux d'été de Rio de Janeiro en 2016.

Il s'agit d'une terre d'accueil pour les athlètes qui ont dû fuir leur pays en raison de la guerre ou de persécutions politiques, et qui ont ainsi la possibilité de continuer à pratiquer leur sport.

Beaucoup ont vu dans le triomphe de Ngamba mercredi un message d'espoir à une époque où les migrations atteignent des records et où 100 millions de personnes dans le monde ont été déplacées de force de leur domicile.

L'équipe est "un symbole d'inclusion, d'égalité, de réussite pour une grande communauté de réfugiés et de personnes déplacées à travers le monde", a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, lors d'une interview accordée à l'AP dimanche.

Cindy Ngamba est née au Cameroun et s'est installée en Angleterre à l'âge de 11 ans. Elle a déménagé "pour une vie meilleure" et s'est efforcée de prendre un nouveau départ en Angleterre et d'apprendre une nouvelle langue. Aujourd'hui, elle s'entraîne avec l'équipe britannique à Sheffield.

"Il y a tant de réfugiés qui traversent tant de problèmes", dit-elle. "Ils ne croient pas en eux et ont l'impression que c'est la fin du monde. J'espère qu'en me regardant, ils verront que tout ce que j'ai traversé dans la vie, je l'ai surmonté."

L'équipe de réfugiés a fait parler d'elle aux Jeux de Paris, étant l'une des premières délégations olympiques à naviguer sur la Seine lors des cérémonies d'ouverture la semaine dernière.

Mercredi, un stade bondé a acclamé Ngamba et un groupe de personnes a poussé des cris de joie en portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Pour les réfugiés". Pendant ce temps, Ngamba s'est mise au travail avec ses gants, expulsant de l'air lorsqu'elle portait des coups.

Thibeault a remporté le titre mondial des poids moyens en 2022, et elle était tête de série n°3 à Paris. Les classements ne signifient rien pour Ngamba, qui a battu Thibeault dans une décision partagée. Ngamba a terminé en force, remportant le troisième round sur quatre cartes pour s'assurer la victoire.

"J'ai poussé mon corps si fort que je me suis demandé pourquoi je faisais ça", a-t-elle déclaré. "Vous vous efforcez chaque jour, chaque seconde, chaque heure. Lorsque je me suis qualifiée pour les Jeux olympiques, je me suis dit que j'étais faite pour ça."