La justice grecque a abandonné mardi toutes les charges pesant contre neuf Egyptiens accusés d'être impliqués dans le naufrage du chalutier Adriana, qui a chaviré au large de la Grèce, l'an dernier. C’est l’un des naufrages de migrants les plus meurtriers survenu en mer Méditerranée, faisant 82 morts et 600 portés disparus.
Naufrage de l'Adriana : les garde-côtes grecs pointés du doigt
L'affaire avait été critiquée par des groupes internationaux de défense des droits de l'homme, qui ont fait valoir que le droit des accusés à un procès équitable était compromis parce qu'ils étaient jugés alors qu'une enquête distincte de la Cour navale sur le naufrage et les actions des garde-côtes grecs était toujours en cours.
Quelque 40 survivants du naufrage ont porté plainte de leur côté pour qu’une véritable enquête soit menée. Une enquête visant à déterminer, précisément cette fois, comment le bateau a coulé, et quel rôle exact ont joué les garde-côtes grecs.
Pour Dimitris Choulis, avocat de la défense, cette victoire n'est que le début d'une longue bataille judiciaire : « Le tribunal a dû faire preuve de beaucoup de courage pour rendre cette décision et reconnaître que ces personnes n'étaient pas des passeurs. Désormais, l'histoire des méchants passeurs ne tient plus. Le naufrage a été causé par les actions des garde-côtes grecs et par les politiques européennes. Nous devons maintenant comprendre les causes de ce naufrage et faire en sorte que rien de tel ne puisse se reproduire ».
Les prévenus risquaient la prison à vie s'ils étaient reconnus coupables des multiples chefs d'accusation retenus contre eux, dont le trafic de migrants. La décision du juge fait suite à une recommandation du procureur général Ekaterini Tsironi de classer l'affaire, car le chalutier a coulé en dehors des eaux territoriales grecques.