Marie Makuate : "L'Afrique doit lancer plus de satellites"

Des personnes assistent au lancement du premier micro-satellite éthiopien (ETRSS-1) à l'observatoire d'Entoto, à la périphérie de la capitale Addis-Abeba, le 20 décembre 2019.   -  
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La scientifique originaire du Cameroun, Marie Makuate, s'est illustrée dans l'exploitation des données satellitaires pour contribuer au sauvetage de vies humaines lors de situations d'urgence sur Terre.

Makuate soutient néanmoins que les coûts élevés associés à ces données devraient encourager plus de nations africaines à investir dans leurs propres dispositifs spatiaux.

Juste après le tremblement de terre dévastateur au centre du Maroc en septembre dernier, Marie Makuate, alors âgée de 32 ans, a été submergée d'appels. Malgré la distance qui la séparait de la catastrophe, son expertise dans l'analyse d'images satellitaires était cruciale.

Réveillée par les messages alarmants de ses collègues concernant le désastre au Maroc, elle partage avec la BBC depuis Yaoundé, la capitale camerounaise où elle réside, l'urgence de la situation. En sa qualité d'experte géospatiale pour l’ONG Humanitarian OpenStreetMap Team, elle élabore des cartographies essentielles aux équipes de secours pour leur permettre d'intervenir efficacement dans des zones sinistrées, dans l'objectif ultime de sauver des vies.

Ce rôle lui confère un sens profond et une motivation inébranlable. Réagissant à la tragédie au Maroc, elle était consciente que cartographier le maximum d’infrastructures possibles serait décisif pour les efforts de sauvetage.

Ses cartes dérivées d'images en accès libre, et distribuées sans frais, se sont avérées être des ressources vitales pour des entités telles que Médecins Sans Frontières, intervenant dans les villes ravagées à l'instar de Marrakech.

Les cartes que produit Makuate, bien distinctes de celles usuellement connues, fournissent une représentation précise et en haute définition des zones affectées, enrichie d'informations clés pour les interventions d'urgence.

Face aux coûts importants liés au déploiement et à l’entretien de satellites, l'accès à des images spatiales peut être onéreux, surtout lorsqu'une réponse rapide est nécessaire, comme en cas de catastrophes naturelles.

Pour pallier ce problème, Makuate fait appel à des partenaires satellites offrant gracieusement des clichés de haute qualité lors de crises. Cependant, ces contributions sont souvent restreintes en termes de couverture et de durée.

L'exemple du Maroc illustre les limites de ces aides : une fois l'opération de cartographie terminée dans une zone spécifique, l’accès aux images était clos. Makuate est convaincue que l'acquisition de satellites par davantage de pays africains et la mise à disposition libre de leurs images pourraient transformer cette donne.

Au-delà des situations d'urgence, l’imagerie satellite s’avère précieuse pour l’agriculture, l'étude des évolutions démographiques et la gestion des ressources naturelles, entre autres. Comme le souligne la jeune scientifique, posséder son propre satellite exempterait un pays des coûts d’acquisition d'images, qui peuvent atteindre jusqu'à 25 dollars par kilomètre carré, rendant ces informations stratégiques plus accessibles et économiques.

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