**Le film "Moi, capitaine"** du réalisateur italien Matteo Garrone, nominé aux Oscars, offre un regard poignant sur le périple épique de Mamadou Kouassi à travers les déserts africains, les prisons clandestines et la mer Méditerranée à bord d'un bateau de passeurs.
Oscars 2024 : "Io capitano" et l'odyssée migratoire africaine
Garrone, célèbre pour des films tels que "Gomorra" en 2008 et "Pinocchio" en 2019, a choisi deux lycéens sénégalais, Seydou Sarr et Moustapha Fall, pour incarner les protagonistes adolescents de son film. Sarr a remporté le prix Marcello Mastroianni du meilleur acteur émergent au Festival de Venise pour sa performance remarquable.
Dans "Moi, capitaine" ,les spectateurs suivent le parcours de deux jeunes garçons qui empruntent la route migratoire depuis le Sénégal, à travers le désert du Niger jusqu'en Libye, où ils embarquent sur un bateau rouillé de passeurs bondé de migrants. Les trafiquants obligent l'un des adolescents à "capitainer" le bateau, sachant qu'en tant que mineur, il ne sera pas emprisonné en Italie.
Bien que le film ne montre aucun décès lors du passage périlleux, Kouassi témoigne de la dure réalité qu'il a vécue, avec des tragédies humaines inimaginables. Le film met en lumière le calvaire des migrants tout en se concentrant sur l'espoir de trouver une vie meilleure en Europe.
Les vies de Seydou Sarr et Moustapha Fall ont été transformées par le succès inattendu du film. Entre la tournée promotionnelle de "Io Capitano" et les rêves de carrière dans le cinéma et le football, ces jeunes acteurs sont devenus des symboles de la lutte des migrants pour une vie meilleure.
Mamadou Kouassi, quant à lui, a poursuivi son engagement en tant que médiateur culturel, aidant les immigrants à s'intégrer en Italie. Son récit, du voyage désespéré à la lutte pour une vie décente en Europe, donne une perspective profonde sur les défis auxquels sont confrontés des millions de migrants africains.
"Moi, capitaine" ne se contente pas de divertir, il éveille les consciences sur les réalités brutales de la migration. Kouassi espère que le film influencera les politiques migratoires mondiales en attirant l'attention sur les souffrances souvent méconnues des migrants.
En participant à la campagne aux Oscars et en partageant son histoire dans des écoles italiennes, Kouassi s'efforce de sensibiliser le public et de plaider en faveur d'un changement durable. Pour lui, l'impact du film sur les mentalités dépasse de loin toute récompense cinématographique.
"Moi, capitaine" est bien plus qu'un film, c'est un appel à l'action pour un monde plus compatissant et solidaire.