Trois semaines après le rejet d'un précédent projet, Londres et Kigali ont signé mardi au Rwanda un nouveau traité visant à ressusciter un accord controversé pour expulser dans ce pays d'Afrique de l'Est des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni.
Royaume-Uni : le nouvel accord migratoire avec le Rwanda divise toujours
Le leader du parti travailliste Keir Starmer estime que ce projet est "irréalisable" et "coûteux" pour les contribuables :
"A part les membres de son propre cabinet, combien de personnes le Premier ministre a-t-il envoyées au Rwanda ? Qu'est-ce qui l'a poussé à proposer à M. Kagame des centaines de millions de livres sterling pour rien en retour ? ", a lancé Starmer face à Rishi Sunak.
Largement distancé dans les sondages par l'opposition travailliste pour les élections législatives attendues l'année prochaine, le gouvernement britannique s’efforce de sauver cette mesure phare de sa politique contre l'immigration illégale, après le camouflet infligé mi-novembre par la Cour suprême.
"Nous ferons tout ce qu'il faut pour que ce programme fonctionne et que nous puissions arrêter les bateaux. C'est pourquoi nous avons signé cette semaine un nouveau traité juridiquement contraignant avec le Rwanda, qui, avec la nouvelle législation, répondra à toutes les préoccupations qui ont été soulevées, parce que personne ne doit douter de notre engagement absolu à arrêter les bateaux et à faire décoller les vols", a annoncé Rishi Sunak. "
Le nouvel accord a été signé à Kigali, la capitale du Rwanda, par le ministre de l'Intérieur britannique James Cleverly et le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta.
Le texte de 43 pages, "contraignant" sur le plan du droit international, fait en sorte que les migrants expulsés au Rwanda "ne risquent pas d'être renvoyés vers un pays où leur vie ou leur liberté serait menacée".