Au moins 74 personnes dont 12 enfants ont péri à Johannesburg dans l’incendie d’un immeuble délabré à Johannesburg. Selon un dernier bilan officiel.
L'Afrique du Sud face au défi des logements délabrés et '' détournés''
Le bâtiment utilisé pour la dernière fois comme refuge pour femmes battues mais a été "envahi et détourné" selon les autorités locales.
"Il est regrettable que nous devions continuer à répondre à des situations de cette nature où un bâtiment est loué dans le but de réhabiliter la société, parce qu'il s'agissait d'une ONG qui s'occupait spécifiquement des femmes déplacées. Cependant, en raison de circonstances imprévues, le bâtiment a fini par servir à d'autres fins", a déclaré Kabelo Gwamanda, maire de Johannesburg. Plusieurs bâtiments désaffectés de la capitale économique sud-africaine sont détournés et tombent sous le contrôle de marchands de sommeil ou de gangs mafieux percevant des loyers auprès des squatteurs.
"Il y a des cartels qui s'attaquent aux personnes pauvres et vulnérables parce que certains de ces bâtiments, si ce n'est la plupart d'entre eux, sont en fait entre les mains de ces cartels qui perçoivent des loyers auprès de nos concitoyens.’’, explique Lebogang Maile, membre du conseil exécutif (MEC), département des établissements humains de Gauteng. L’incendie qualifié de tragédie par le président sud-africain a relancé la question du logement dans le pays. Les autorités promettent de s’attaquer à cette préoccupation.
"Nous sommes conscients de l'état de délabrement de certains bâtiments et nous ne voulons pas jouer un quelconque rôle politique, surtout dans une tragédie comme celle-ci. Nous savons que des bâtiments ont été détournés dans la ville. Nous pouvons vous indiquer le niveau d'anarchie, mais nous pouvons aussi vous indiquer les plans que nous avons mis en place", a déclaré Floyd Brink, directeur de la ville de Johannesburg. Les Sud-Africains qualifient ces immeubles de "détournés" ou "hijacked". La police refuse de s'y aventurer sans motif impérieux, ce sont des zones de non-droit.