Sénégal : l'Etat poursuit Sonko au civil pour des dédommagements

Manifestation de soutien à Ousmane Sonko, place de la République à Paris, le 19 août 2023.   -  
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Alors qu’il dit avoir souffert des attaques et pillages de biens publics dans divers secteurs, lors du bras de fer entre le pouvoir et Ousmane Sonko, l’Etat du Sénégal va se constituer partie civile. Il attend d’être dédommagé par l’opposant.

"Depuis mars 2021, M. Ousmane Sonko s'est illustré par des discours violents, des appels incessants à la haine, à la désobéissance civile, à l'insurrection, à l'irrespect des institutions et à leur renversement par des moyens antidémocratiques.", a expliqué Ndèye Anta Mbaye, une des avocates représentant l'Etat du Sénégal

La plainte vise aussi Juan Branco, avocat franco-espagnol de Sonko. "Quant à Juan Lopez Branco, avocat au barreau de Paris agissant pour le compte de M. Ousmane Sonko, il s'est également illustré sur les réseaux sociaux par des attaques virulentes contre l'État du Sénégal, allant jusqu'à appeler à la révolte et à l'insurrection.", a précisé Ndèye Anta Mbaye.

Juan Branco a été écroué début août à Dakar en lien avec ces troubles, placé sous contrôle judiciaire avant d'être expulsé vers la France. 

La constitution de partie civile initiée par l’Etat du Sénégal a du reste été jugée recevable par un tribunal. Elle est différente de l’action publique portée par le parquet.

"Par lettre en date du 7 août 2023, l'agent judiciaire de l'État a informé les juges d'instruction de sa constitution de partie civile dans la procédure ouverte contre MM. Ousmane Sonko, Juan Branco et tous complices ou coauteurs. Un pool d'avocats a également été constitué pour défendre les intérêts de l'Etat du Sénégal dans cette procédure et dans toute autre procédure concernant les dommages, pertes et préjudices infligés à l'Etat du Sénégal dans ce cadre.", a souligné Ndèye Anta Mbaye, l'une des avocates de l'État du Sénégal.

La condamnation d'Ousmane Sonko pour diffamation en main, et pour corruption de la jeunesse en juin avait déclenché des affrontements dans la capitale Dakar ainsi que dans plusieurs autres villes du pays.

''Au cours des différentes manifestations, des saccages et pillages des biens publics ont été la cible des casseurs. Ces biens qui ont une forte valeur sociale: transport, alimentation, carburant, réseau électrique, distribution d'eau, ont été endommagés ou complètement détruits sur l'ensemble du territoire national. a souligné l'avocate de l'Eta. Tout en précisant que ''l'image de l'institution étatique a été chahutée, le fonctionnement des services publics ralenti, les populations terrorisées, les victimes et leurs familles traumatisées." 

Jeudi, les avocats n’ont pas précisé la valeur réelle des dommages présumés subis par l'Etat. 

Sur le plan humain, les émeutes avaient fait 16 morts selon les autorités, 30 d'après les chiffres de l'opposition. 

Détenu depuis fin juillet, dans le cadre d'une nouvelle affaire, Ousmane Sonko a entamé une grève de la faim le 30 juillet. Il est hospitalisé depuis le 6 août et a été admis la semaine passée en réanimation, selon ses avocats.

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