Une ambiance funeste règne dans cette famille meurtrie par la mort tragique d’un de ses enfants. Le jeune garçon fait partie des victimes de la pirogue de migrants clandestins retrouvée le 15 août dernier au large du Cap-Vert.
Sénégal : le village de Fass Boye pleure ses fils morts en mer
Plus d’un mois de supplice pour sa mère, Arame Diene, qui, comme tout le village, pleure la disparition de son principal soutien : « Avec les téléphones, ces jeunes voient ce qui se passe ailleurs et rêvent de sortir leurs parents de la misère. Si mon fils a décidé de partir, c’est parce qu’il voulait nous aider. C’est notre principal soutien que nous avons perdu. »
Fasse Boye est devenu le nouveau visage de la tragédie de l’émigration clandestine. Ce village de pêcheurs du centre-est du Sénégal vient de payer un lourd tribut avec la mort de plus de 70 jeunes qui tentaient de rallier l’Europe. Sur place, la colère reste grande .
Ces jeunes ont perdu un de leur camarade. Ils se sont regroupés sur cette plage d’où est partie la pirogue pour marquer le deuil. Un moment douloureux teinté d’amertume et de colère, nourries par le sentiment d’être sacrifiés par l’Etat.
Samba a perdu son ami dans ce naufrage : «Nous vivons une situation difficile. Tu te réveilles le matin, ton père ou ta mère te demande 5000 francs, mais tu es incapable de les trouver. C’est enrageant, c’est pourquoi les jeunes risquent leur vie dans les pirogues. Macky Sall a vendu notre mer aux bateaux qui nous fatiguent. Mon ami décédé ne sera pas plus digne que moi, si je trouve une pirogue ce soir même, j’embarque. Je ne peux plus rester ici »
Au banc des accusés, le ministère de l’Intérieur que nous avons tenté de joindre n’a pas donné suite à notre demande d’interview. Mais il a assuré dans les médias œuvrer au rapatriement des survivants dans les meilleurs. En attendant, Fass Boye continuent de pleurer ses enfants…