La justice sénégalaise a ordonné mardi la remise en liberté provisoire d'un journaliste, Pape Alé Niang, critique du pouvoir en détention depuis plus d'une semaine pour notamment appel à l'insurrection, a annoncé un de ses avocats.
Sénégal : le journaliste Pape Ale Niang obtient la liberté provisoire
"Pape Alé Niang remercie tous ceux qui se sont inquiétés et mobilisés pour sa libération qu’il a obtenue ce (mardi) matin" , affirme son conseil Ciré Clédor Ly dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Son état de santé qui était en phase d’atteindre un point irréversible dans la dégradation de son organisme, l'oblige à rester à l’hôpital pour se soigner" , a ajouté Me Ly. Il a précisé au téléphone à l'AFP qu'il s'agit d'une "liberté provisoire" , sans plus de détail.
Le journaliste avait annoncé observer une grève de la faim immédiatement après son arrestation le 29 juillet à Dakar pour notamment appel à l'insurrection, en lien avec le placement en garde à vue le 28 juillet de l'opposant Ousmane Sonko .
Patron du site d'informations Dakar Matin, M. Niang avait commenté dans une vidéo diffusée en direct sur les réseaux sociaux la garde à vue de M. Sonko, avant d'être écroué le 1er août sous plusieurs chefs d'inculpation dont appel à l'insurrection.
Candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, M. Sonko livre un bras de fer acharné avec le pouvoir depuis 2021 et sa mise en cause par la justice dans une affaire de mœurs, qu'il dénonce comme un complot pour l'éliminer politiquement. Sa condamnation a deux ans de prison début juin a déclenché les émeutes les plus graves au Sénégal depuis des années faisant 16 morts officiellement, une trentaine selon l'opposition.
M. Sonko avait été condamné en mai à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre dans une autre affaire. Il a introduit un recours devant la Cour suprême.
Le journaliste Pape Alé Niang en est à sa troisième arrestation après celles intervenues en novembre et décembre 2022 pour avoir notamment "divulgué des informations susceptibles de nuire à la défense nationale" . Il avait ensuite été placé sous contrôle judiciaire.