Ouganda : la Banque mondiale suspend son aide après la loi anti-LGBT+

Un metteur en scène regarde la séance plénière des Assemblées annuelles d'automne du FMI et de la Banque mondiale à Washington, DC, le 18 octobre 2019.   -  
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La Banque mondiale ne financera plus de nouveaux projets en Ouganda à la suite de la promulgation en mai de la "loi anti-homosexualité 2023", considérée comme l'une des plus répressives au monde.

Dans un communiqué publié mardi, l'institution a estimé que ce texte " allait fondamentalement à l'encontre des valeurs de la Banque mondiale" (BM), ajoutant que dans ces conditions "aucun nouveau financement public pour l'Ouganda ne sera(it) présenté à notre conseil d'administration".

"Nous pensons que notre objectif d'éradication de la pauvreté dans une planète vivable n'est atteignable que s'il inclut tout le monde, quelle que soit l'ethnie, le genre ou l'orientation sexuelle. Cette loi remet en question ces efforts", a justifié la BM.

Plusieurs membres du Congrès américain ont demandé fin juillet au président de la Banque mondiale Ajay Banga de suspendre "tout prêt actuel et à venir" à destination du pays, "tant que la loi anti-homosexualité n'(était) pas retirée".

Le président Yoweri Museveni , qui dirige ce pays d'Afrique de la région des Grands lacs d'une main de fer depuis 1986, a promulgué la loi le 29 mai, suscitant l'indignation d'organisations de défense des droits humains et de nombreux pays occidentaux.

En dépit des menaces de sanctions, il a assuré que "personne ne nous fera bouger".

Ce texte prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la "promotion" de l'homosexualité. Un crime d' "homosexualité aggravée" est passible de la peine de mort, une sentence qui n'est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.

Le président américain Joe Biden a qualifié cette loi d'"atteinte tragique" aux droits humains et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell y a vu une loi "contraire aux droits humains".

En 2014, des bailleurs internationaux avaient réduit leur aide après le vote d'une précédente loi réprimant l'homosexualité.

Washington avait notamment suspendu le financement de programmes destinés au gouvernement et avait imposé des interdictions de visas. Des pays européens (Danemark, Suède, Norvège, Pays-bas...) avaient également gelé une partie de leur aide bilatérale.

La loi avait finalement été annulée par la Cour constitutionnelle pour un vice technique lors du vote.

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