Les Maliens se prononcent par référendum sur un projet de nouvelle Constitution dimanche. Ce premier vote depuis l'avènement de la junte il y a trois ans a valeur de test, mais la crainte des attaques jihadistes et les désaccords politiques ont empêché sa tenue dans plusieurs localités, notamment dans le nord.
Mali : Goïta a voté, le référendum empêché dans le nord
Environ 8,4 millions de Maliens sont appelés à dire oui ou non au texte que leur soumet la junte et qui renforce les pouvoirs du président, mais que conteste une opposition hétéroclite, notamment d’influentes organisations religieuses hostiles au maintien du principe de laïcité de l'Etat.
Les électeurs se sont rendus en nombre dans les bureaux de vote de Bamako, a constaté un correspondant de l'AFP.
Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, est allé voter dès les premiers instants dans la localité de Kati.
Mais les remontées du reste de ce vaste pays indiquaient que, comme prévu, les groupes armés du nord avaient fait barrage à la consultation dans la ville stratégique de Kidal.
Les électeurs n’ont pu se rendre aux urnes dans plusieurs localités du nord. Les anciens mouvements rebelles signataires d'une paix fragile avec Bamako ont refusé de permettre l'organisation d'une consultation sur un projet où ils disent ne pas retrouver l'accord qu'ils ont signé en 2015.
Dans la région de Ménaka, qui subit depuis des mois la poussée de l’organisation État islamique, les opérations se sont limitées à la capitale régionale en raison de l’insécurité, ont rapporté des élus.
Dans un environnement rendu difficilement déchiffrable par l'opacité du système et les restrictions imposées à l'expression, le vote pourrait délivrer des indications, à prendre avec prudence, sur le soutien de la population à la junte et à son chef, le réputé populaire colonel Assimi Goïta, ainsi que sur la situation intérieure.
Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 et l'exercent sans partage revendiquent de faire reculer les jihadistes sur le terrain. Le vote a lieu moins de 48 heures après le congé fracassant donné par Bamako à la mission de l'ONU après dix ans de présence. Les autorités estiment que la mission a failli et que le Mali peut assumer sa sécurité par ses "propres moyens".