Retraitement des eaux usées, désalinisation… La ville sud-africaine a adopté un plan ambitieux, notamment financier, pour assurer son approvisionnement en eau potable, menacé par le changement climatique et l’exode rural.
Afrique du Sud : Le Cap innove pour surmonter les pénuries d’eau
Ces nombreuses initiatives ont un but : éviter que les robinets du Cap ne soient un jour à sec.
En 2018, après trois années d’une grave sécheresse, la Mother city s’était mobilisée pour éviter une coupure totale.
"Nous sommes la première ville au monde à avoir réduit sa consommation de 55 %, sans aucune coupure", souligne Michael Killick, directeur de l’approvisionnement en eau de la municipalité .
Les autorités prévoient donc allouer 18,5 milliards de rands sud-africains - environ 959 millions de dollars - au développement de ce secteur au cours des quatre prochaines années. L'ambition est de couvrir les besoins des 4,9 millions d'habitants.
Au moins 38 millions de rands - près de 2 millions de dollar- serviront à financer l’installation de nouveaux robinets dans les quartiers informels du Cap .
D’ici à 2024, la municipalité prévoit également d’injecter 604 millions de rands - près de 31,4 millions de dollars - dans le Nouveau programme de l’eau (NWP), notamment dans sa composante recharge de la nappe phréatique, importante pour la gestion durable de la ressource en eau.
Il existe 850 bassins d’orage dans les Cape flats, reliés aux égouts. Au lieu de perdre cette eau polluée, le but est de de la réinsérer dans la nappe phréatique, après un filtrage naturel.
Objectif : "produire 300 000 m3 d’eau supplémentaires chaque jour d’ici à 2030 », indiquent les autorités de la ville.
Barrages vides
S'agissant de l’eau potable, 92 millions de rands seront débloqués pour le remplacement de 50 km de conduites d’eau dans la ville.
Il est également prévu de consacrer 157,5 millions de rands sud-africains - plus de 8 millions de dollars - à l’achat de générateurs et d’onduleurs pour alimenter les futures stations de pompage des eaux usées, ainsi que pour les usines d’eau potable et de traitement des eaux usées pour le prochain exercice financier (2025/2026).
En 2018, la métropole du Cap avait échappé de peu à la catastrophe. Trois ans de sécheresse avaient vidé les barrages qui alimentent la ville. Pour y faire face, les habitants avaient dû revoir leur quotidien et redéfinir leur consommation, à la goutte près.
La municipalité avait même envisagé de couper les robinets. Mais les pluies d’hiver ont éloigné ce « jour zéro ».