Des dizaines de milliers de personnes épuisées affluent au Soudan du Sud, fuyant un conflit brutal au Soudan voisin. Hommes, Femmes et enfants vont camper dans un checkpoint poussiéreux, à Renk, bloqués entre deux frontières.
Des milliers de réfugiés affluent vers le Soudan du Sud
Assise par terre devant une église, Alwel Ngok, a fui les affrontements à Khartoum, où elle a vu trois de ses proches se faire tuer :
"Nous avons fui à cause de la guerre et nous sommes arrivés ici et il y a eu de nouveau de la violence. Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Nous avons faim et soif, la pluie menace de tomber et nous n'avons pas de bâches en plastique. Nous sommes fatigués et nous ne savons pas comment nos problèmes seront résolus", raconte-t-elle.
Ces réfugiés sont arrivés à Renk, au Soudan du Sud, sans vivres, juste quelques bagages. Le manque d’eau et de nourriture génère des bagarres dans le groupe, parfois mortelles. Un homme serait mort, roué de coups de bâton, selon des témoins, suite à une une dispute pour de l'eau.
Mary Otwong, surveillante aux frontières, rattachée aux Nations Unies pour les migrations, est désemparée face à ces scènes de désolation :
"Ils ont très faim, ils ont soif et ils sont très fatigués. Ils ont donc besoin d'aide, ils ont besoin de nourriture, ils ont besoin d'eau, ils ont besoin d'être en bonne santé, ils ont besoin de tout", a-t-elle déploré.
Michael Dunford, directeur régional du Programme alimentaire mondial des Nations Unies pour l'Afrique de l'Est, s'inquiète lui aussi :
"Ma plus grande préoccupation concerne les implications que cette crise au Soudan aura dans toute la région, en particulier au Sud-Soudan. Même avant cette crise, 70 % de la population avait besoin d'une aide humanitaire et, à l'heure actuelle, le PAM ne peut pas répondre à leurs besoins, nous allons avoir du mal à répondre à toute augmentation des besoins à ce stade."
L'armée soudanaise a appelé vendredi des réservistes et des soldats à la retraite à s’enrôler, alors que le général Abdel Fattah Al Burhan, a demandé à l’ONU de remplacer son envoyé Volker Perthes.