Sur la côte de la mégalopole nigériane, une trentaine de surfeurs ont participé à une compétition nationale dans l'espoir de représenter un jour leur pays sur la scène mondiale.
Nigeria : le surf fait des vagues à Tarkwa Bay
Le National Surfing Festival qui s’est tenue à Tarkwa Bay de vendredi à dimanche fait l’état d’un intérêt croissant pour le sport nautique dans le pays.
Une aubaine pour la jeunesse lagosienne, en proie à un fort taux de chômage lié à une crise socioéconomique endémique.
"Cela leur a donné beaucoup d'espoir et nous pensons qu'avec le surf, certains d'entre eux qui sont désespérés, qui n'ont rien à faire, qui sont frustrés, commencent à développer l'espoir qui vient du surf - cela devient quelque chose de positif dans la vie. Il les éloigne de la criminalité, de l'abus de drogues, de toutes sortes de vices de la société. C'est ce que le surf leur a offert," partage Adewale Fawe, président de la fédération nigériane de surf.
Selon Statista 19.61% des jeunes à Lagos sont au chômage. Les sources officielles rapportent un indice de criminalité de 67,60% en hausse depuis 2020 et une piraterie impactant fortement les zones côtières.
Pour Michael Gabriel, jeune surfer, le sport nautique est une échappatoire aux troubles qui gangrènent son quotidien.
"J'aime le surf parce qu'à chaque fois que je surfe, je me sens bien et j'oublie toutes les douleurs qui m'accablent. Et un jour, je crois que je deviendrai un champion. Peut-être pas aujourd'hui, peut-être pas demain, peut-être pas le mois prochain, mais je crois qu'un jour, un jour, oui, je crois qu'un jour je deviendrai un champion. Je veux être comme Kelly Slater, John John Florence, Ítalo Ferreira, tout le monde. Et je veux aussi devenir comme John, l'organisateur de la compétition. Je veux représenter le Nigeria, et pas seulement le Nigeria, le surf africain," explique Michael.
Abritant des pétroliers, le littoral de Lagos est parfois jugé plus important que ses résidents.
Fin avril le gouverneur de Lagos y a entamé la démolition de 13 bâtiments résidentiels, déclarant qu’ils avaient été construits illégalement le long de pipelines de carburant.
La Coalition des jeunes leaders du Sud-Est a accusé le gouverneur d'attiser les hostilités ethniques et les troubles civils.