RDC : des ossements d'au moins 20 personnes retrouvés dans le Nord-Kivu

Des volontaires de la Croix-Rouge congolaise retirent de la boue le corps d'une personne décédée lors de fortes inondations à Bushushu, dans l'est de la RDC, le 8 mai 2023.   -  
Copyright © africanews
GUERCHOM NDEBO/AFP or licensors

En République démocratique du Congo, les autorités ont déclaré que les restes d’au moins 20 personnes avaient été retrouvés dans le Nord-Kivu au cours du week-end.

Les habitants de Ndoma et d'autres villages situés à proximité ont alerté les autorités qu'ils avaient trouvé des ossements et des vêtements dans le champ, dans une zone normalement utilisée pour planter du cacao.

"Nous avons donc demandé aux autorités congolaises de venir ici pour fouiller cette zone et aujourd'hui la délégation est venue pour que ces restes puissent être enterrés dans la dignité et la sécurité. Actuellement, nous avons les ossements de 20 personnes, mais nous n'avons pas pu fouiller toute la zone en raison de la situation sécuritaire," explique Muyisa Kambale Sindani, représentant du village de Kilya.

L'armée a déployé une équipe composée d'officiels, de policiers, d'enquêteurs médico-légaux et d'autres personnes pour fouiller la zone.

Les restes ont été découverts dans une zone qui était sous le contrôle des ADF, une milice rebelle ayant des liens avec le groupe État islamique, qui a été reprise par l'armée congolaise cette année.

"Nous venons de découvrir avec les spécialistes de l'armée qu'ici était le véritable bastion des terroristes, ADF (Forces démocratiques alliées, une milice rebelle ayant des liens avec le groupe État islamique), c'est une chose grave. Il y a des innocents qui ont été enterrés ici. Il s'agit vraiment d'un charnier …", rapporte le Capitaine Anthony Mwalushayi, porte-parole des "opérations Sukola 1 Grand Nord" des Forces armées congolaise.

Le conflit couve depuis des décennies dans l'est du Congo, où plus de 120 groupes armés luttent pour le pouvoir, l'influence et les ressources et, pour certains, pour protéger leurs communautés.

Les habitants de la région qui ont participé aux recherches ont demandé que justice soit faite et que le gouvernement leur accorde davantage de protection.

"Nous demandons que justice soit faite afin que les auteurs de ce massacre répondent de leurs actes et servent d'exemple aux autres rebelles pour qu'ils cessent de nous tuer injustement," exige Richard Kakule, agriculteur et résident de Ndoma.

Les rebelles de l'ADF sont accusés par l'ONU et les groupes de défense des droits de l'homme de cibler, mutiler, violer et enlever des civils, y compris des enfants.

Basés en Ouganda, l’AFD est actif dans l'est du Congo depuis des décennies et a tué des milliers de personnes dans la région depuis qu'elle a refait surface en 2013.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>