Aux Comores l’opération d’expulsion de ressortissants vivant illégalement sur l’île de Mayotte est devenue une affaire politique.
Assoumani contre l'expulsion de Comoriens vivant illégalement à Mayotte
Le président de l'Union des Comores, Azali Assoumani, a réagi aux plans mis en place par le ministre français de l’intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin. Ce dernier a prévu ces expulsions sur deux mois à partir de la fin du ramadan le 20 avril.
"On est contre cette opération. On a engagé des discussions avec notre partenaire la France, qui est un partenaire. On pense que le dialogue ça peut apporter une réponse positive plutôt que des actions comme ça. Jusqu’alors on ne sait pas, mais j'espère que ça va être annulé pour qu’on puisse discuter et voir les voies et moyens pour que la paix et la sécurité règnent dans notre pays et dans la région." a dit Azali Assoumani, Président des Comores.
En demandant à la France de renoncer à une opération de « destruction de bidonvilles » à Mayotte et « d’expulsion de tous leurs occupants sans-papiers » lundi, les Comores ont pris position pour la première fois depuis la révélation de ce projet en février.
"Mais je pense aussi que les Comores doivent aller encore plus loin et refuser que des Comoriens se fassent expulser manu militari vers les Comores. Cette question doit être pensée pour qu’une solution juste et équitable soit trouvée entre les parties dans une relation et une réflexion apaisée entre les parties." a déclaréFahami Said Ibrahim, homme politique de l'opposition.
Plusieurs voix dont celles de personnels de santé se sont élevées à Mayotte, pour exprimer les craintes suscitées par une telle opération. Depuis Paris, le président de la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme, Jean-Marie Burguburu, a aussi écrit à Gérald Darmanin pour l'exhorter à "renoncer" à ce projet.
Cependant, plusieurs collectifs mahorais sont favorables à l’opération.