L'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a plaidé jeudi non coupable des faits présumés d'enrichissement illicite sur lesquels il a commencé à être interrogé par un tribunal chargé de le juger en même temps que dix autres personnalités.
Mauritanie : reprise du procès de l'ex-président Abdel Aziz
"Ces accusations sont sans fondement et vous n'avez aucune preuve de tout cela", a dit M. Aziz, qui a dirigé de 2008 à 2019 ce pays charnière entre l'Afrique du nord et l'Afrique subsaharienne.
M. Aziz, 66 ans, est jugé depuis le 25 janvier par un tribunal à Nouakchott pour avoir abusé de son pouvoir afin d'amasser une fortune immense. Il répond avec deux anciens Premiers ministres, d'anciens ministres et hommes d'affaires des chefs d'"enrichissement illicite", "abus de fonctions", "trafic d'influence" ou "blanchiment".
Il a toujours clamé son innocence, et a maintenu cette ligne de défense quand la cour a repris ses audiences jeudi après plus de deux semaines de suspension et qu'elle a donné lecture des charges retenues contre lui.
"Je suis victime d'un complot de la part de ceux que j'ai combattus" pendant sa présidence, a-t-il déclaré.
Il a de nouveau invoqué la Constitution qui, selon lui, interdit de juger un président pour des actes commis dans l'exercice de ses fonctions.
"Votre cour n'est pas compétente pour me juger", a-t-il déclaré avant que le tribunal ne commence à entendre les témoins.
Depuis son ouverture le 25 janvier, le procès s'est résumé à des arguties sur la compétence de la cour, le maintien ou non en détention de M. Aziz et ses 10 co-accusés et les droits de la défense.
M. Aziz, général porté au pouvoir par un putsch en 2008 puis élu président en 2009 et réélu en 2014, est l'un des rares ex-chefs d'Etat à devoir rendre compte sur la façon dont il s'est enrichi au pouvoir. Ses pairs jugés par les justices nationale ou internationale le sont surtout pour des crimes de sang.