Une nouvelle manifestation contre la présence de la force est-africaine (EAC) dans l'est de la RDC s'est tenue dans les rues de Goma ce mercredi 18 janvier . D'après une équipe de l'AFP sur place, la police a rudement dispersé les participants ainsi que les journalistes. Des grenades lacrymogènes auraient été tirées par des membres des forces de l'ordre et l'une d'entre elles aurait touché un correspondant à la tête. Plusieurs interpellations ont aussi eu lieu.
RDC : une manifestation contre la force régionale violemment dispersée
"La population est fatiguée de voir cette force inutile de l'EAC se transformer en une mission d'observation qui regarde comment on nous massacre" , a lancé Espoir Mwinuka, un militant de la Lucha, un groupe de jeunes activistes, co-organisateur de la marche.
Plusieurs milliers de soldats du Kenya et du Burundi ont été déployés ces derniers mois dans le Nord-Kivu et 750 militaires sud-soudanais sont attendus . Ces unités régionales sont acheminés afin d'aider les casques bleus et soldats congolais dans leur lutte contre le M23 mais les locaux les jugent inefficaces.
"Nous ne voulons pas que les forces kényanes de l'EAC__restent dans notre pays comme des touristes. Ils sont venus nous aider, mais jusqu'à présent ils sont en train de faire du tourisme dans notre pays. C'est pourquoi aujourd'hui, nous disons qu'ils puissent rentrer chez eux, parce que nous ne voulons pas rester avec des touristes dans notre pays" , a déclaré Gloire Bagaya, un manifestant à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Les rebelles du 23 ont repris les armes en 2021 et depuis de violents combats ont lieu contre l'armée nationale. Le chaos règne dans cette région de la RDC où le groupe M23 grignote du territoire et diverses milices communautaires sèment la terreur . Dans la province voisine de l'Ituri, trois jours d'opérations "ville morte" ont démarré mercredi, notamment dans le chef-lieu Bunia, pour dénoncer les tueries répétées de civils par des milices communautaires.
Comme le Nord-Kivu, l'Ituri est depuis mai 2021 sous "état de siège", mesure qui a remplacé les administrateurs civils par des militaires et des policiers, mais n'est pas parvenue à mettre fin aux violences.