Le président togolais Faure Gnassingbé a limogé la ministre des Armées et nommé un nouveau chef d'état-major dans le cadre d'un important remaniement à la tête de l'armée, selon plusieurs décrets présidentiels lus jeudi soir à la télévision d'Etat.
Togo : la ministre des Armées et le chef d'état-major limogés
Les décrets ne précisent pas les raisons de ce large remaniement, qui survient au moment où le petit pays d' Afrique de l'Ouest est confronté à la menace croissante de groupes djihadistes .
Depuis novembre 2021, le Togo a subi au moins cinq attaques dont deux meurtrières dans l’extrême-nord du pays, en proie à des incursions des combattants djihadistes présents de l'autre côté de sa frontière, au Burkina Faso .
"Marguerite Essossimna Gnakadè est relevée de ses fonctions de ministre des Armées" , selon le premier décret présidentiel, qui précise seulement qu'elle est "appelée à d’autres fonctions" .
Le ministère des Armées sera désormais directement rattaché à la présidence, sous les ordres de M. Gnassingbé, comme ce fut le cas de 2007 à 2020, ajoute le troisième décret. Il n'y aura donc pas de nouveau ministre des Armées .
Le colonel Tassounti Djato , ancien Chef d’état-major de l’armée de l’air est quant à lui promu général et "nommé chef d’état-major général des Forces Armées togolaises (FAT)" , d'après le quatrième décret présidentiel. Il remplace le général Dadja Maganawé , nommé à ce poste le 6 décembre 2020.
Le Mali , le Burkina Faso et le Niger sont aux prises avec des insurrections djihadistes, et les États côtiers voisins comme le Bénin , le Ghana, le Togo et la Côte d'Ivoire s’inquiètent depuis plusieurs années de débordements de la violence sur leur territoire.
Le Togo a été frappé mi-juillet par une attaque sanglante qui a fait "plusieurs morts" selon l'armée. Des médias locaux avaient quant à eux évoqué des bilans allant de 15 à 20 civils tués.
Mi-novembre, de nombreux médias locaux ont rapporté une importante attaque meurtrière contre les forces armées dans l'extrême-nord, que l'AFP n'a pas pu confirmer. Les autorités ont refusé de communiquer à ce sujet.
Fin novembre, les présidents du Bénin, du Togo, du Ghana, de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, ainsi que des dirigeants du Niger et du Mali, ont rencontré à Accra des représentants de l' Union européenne , de la Grande-Bretagne et de la France pour renforcer la coopération anti-djihadiste.