On estime qu'au niveau mondial, 65 millions de personnes vivent avec une amputation. C'est ce que révèle une étude de l'African Journal of Disability.
Afrique du Sud : des prothèses low-cost imprimées en 3D
En Afrique du Sud, la prise en charge des amputés reste un service que la majeure partie de la population ne peut se permettre. Les prothèses peuvent coûter, entre 20 000 et 100 000 dollars américains.
Sibongile est la fondatrice de Ukuhamba Prosthetics, une petite entreprise qui utilise la technologie 3D pour produire des prothèses à un tarif avantageux à partir de matériaux recyclés, tels que des bouteilles d'eau. Elle explique que c'est une infection des gencives, il y a quatre ans, qui l'a poussée à créer cette entreprise:
"J'ai eu une infection des gencives et ma clinique a décidé de m'envoyer à l'hôpital local. C'est là que j'ai vu comment les gens se battent pour avoir accès aux prothèses. Le jour même, j'ai essayé de me mettre dans la situation d'une personne amputée qui n'avait pas accès à des prothèses. Je me disais oui, ce n'est peut-être pas moi, mais que faire si cela concerne quelqu'un que j'aime. Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve. J'ai demandé quel était le problème ? L'usager m'a dit qu'il était sur la liste d'attente depuis plus de 5 ans".
Michael Stevens de Jumping Kids, une organisation qui fournit et entretient des équipements prothétiques de qualité pour enfants, estime que, même si l'ancienne façon de produire est efficace, l'avenir est aux prothèses dotées de caractéristiques de haute technologie telles que des gyroscopes ou encore des accéléromètres: "Les solutions mécaniques utilisées au cours des 30 dernières années devraient voir leurs coûts diminuer. Les prothèses et l'amputation ont été considérées comme un marché restreint réservé à peu de consommateurs. Donc, cela revient cher notamment du fait de l’absence de barème."
Selon un rapport de McKinsey, l'innovation prothétique améliorera la santé mondiale d'ici 2040.
Les prothèses innovantes, imprimées en 3D et robotisées, peuvent offrir aux amputés africains une alternative abordable et de qualité, et qui n’a rien à envier aux prothèses conventionnelles.