Rwanda : comment expliquer la condamnation de Paul Rusesabagina ?

Paul Rusesabagina devant le tribunal de première instance de Kicukiro à Kigali, au Rwanda, le 17 septembre 2020   -  
Copyright © africanews
-/AFP or licensors

Les réactions pleuvent après la condamnation au Rwanda, de Paul Rusesabagina.

L’homme qui a sauvé des centaines de ses compatriotes Tutsis du génocide de 1994 a été reconnu coupable de terrorisme et condamné à 25 ans de prison.

Selon les organismes de défense des droits de l’homme, le jugement de lundi serait un acte de représailles de la part du gouvernement, une thèse qui s'entend mais qui est finalement peu plausible pour Joshua Hammer, auteur et journaliste, ancien chef du bureau Afrique du média Newsweek pendant le génocide de 1994 :

"Il y a une sorte de tollé et une affirmation selon laquelle il y a eu une erreur judiciaire, que c'était une conclusion inévitable, que le président du Rwanda, Paul Kagame, était déterminé à faire taire l'un de ses principaux ennemis politiques. Bien que cela puisse avoir une certaine validité, la vérité est que toutes les preuves montrent que Rusesabagina est coupable ."

L’homme qui a inspiré le rôle principal du film hôtel Rwanda, ne s’est pas présenté au tribunal et a boycotté l'annonce du verdict après avoir qualifié le procès de "simulacre".

Il a été reconnu coupable de huit chefs d'accusation, notamment d'appartenance à un groupe terroriste, de meurtre et d'enlèvement.

"Quiconque prétend que Rusesabagina est victime d'un coup monté n'a franchement qu'à regarder attentivement ses propres paroles. Il n'a jamais tenté de cacher son rôle dans tout cela. Ce n'est vraiment qu'après son arrestation qu'il a nié toute responsabilité." a ajouté le journaliste Joshua Hammer.

Arrêté l'année dernière, Paul Rusesabagina, a été accusé en même temps que 20 autres personnes.

Toujours en détention, l’homme âgé de 67 ans a bénéficié d’un accès limité à une équipe juridique indépendante.

L’aggravation de son état de santé inquiète la communauté internationale.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>