Au Mali, la Cedeao assure le service minimum en n'imposant que des sanctions institutionnelles à la junte au pouvoir. Le Colonel Assimi Goïta s’en tire haut les mains.
Mali : les sanctions de la Cedeao plutôt bien acceuillies à Bamako
Contre toutes attentes, le Colonel Assimi Goïta dont on ne vendait pas cher la peau avant son grand oral devant la Cedeao dimanche à Accra s’en sort plutôt royalement.
L’homme fort de Bamako à la tête des bérets verts qui avaient forcé l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéïta en Août 2020 à quitter ses fonctions puis le président Bah N'Daw et son Premier ministre Moctar Ouane à faire de même la semaine dernière, conservera la présidence de la République du Mali jusqu'à l'organisation des futures élections prévues en 2022. Cependant, son pays est banni de la table des discussions de l’organisation ouest-africaine. Au titre des sanctions économiques rien à signaler. Or en 2020, la Cedeao avait ordonné la fermeture des frontières des États membres avec le Mali et stoppé tous les flux financiers et commerciaux. Comment les Maliens ont-ils réagi à ses sanctions institutionnelles ?
D'aucuns estiment que la décision de la Cedeao est acceptable, les Chefs d'États africains de la sous-région ont eu raison de ne pas céder aux pressions extérieures en permettant à un pays à l'économie déjà asphyxiée par la lutte contre le terrorisme de ne pas sombrer encore un peu plus.
Le Mali est un acteur majeur dans la lutte contre le terrorisme et la Cedeao en a tenu compte dans sa prise de décision jugent d'autres Maliens. De plus dans ses exigences, l'organisation sous régionale s'était montrée plutôt favorable à une transition civilo-militaire. En 2020, la Cedeao avait souhaité une personnalité civile pour la présidence de la transition ainsi qu'un Premier ministre civil ajoutant qu'aucune structure militaire ne devrait être au dessus de la présidence de la transition.
Mais à Bamako, plusieurs ne sont pas d'avis avec ce mariage entre le Mouvement M5 RFP d'où est issu celui qui devrait être officialisé à la primature Choguel Kokala Maiga et les militaires de la transition. Tout porte à croire disent certains que le colonel Assimi Goïta veut s'éterniser au pouvoir en s'alliant par intérêt avec le mouvement populaire.