L’heure est à l’inspection pour l'enseignant à la retraite Ali Garci qui s’assure que ses pommes de terre, salades et oignons poussent bien.
Tunisie : une technique d'irrigation unique à préserver
La méthode d’irrigation utilisée ici pour l’agriculture est unique. Il s’agit de la technique du "ramli" qui date du 17e lorsque les musulmans et les juifs se sont installés en Afrique du Nord après avoir fui la reconquête catholique de l'Andalousie. Certains ont trouvé refuge à Ghar El Melh, une petite ville de pêcheurs du nord de la Tunisie. Mais ils ont dû lutter contre le manque de terres cultivées et d'eau. Ils ont appris à profiter du sol léger et sableux et du fait que l'eau douce souterraine, qui est plus légère que l'eau de mer, «flotte» au-dessus des eaux souterraines plus salées en contrebas.
"Si le niveau de la terre est trop bas, quand il pleut et que le niveau de la mer monte, la terre devient inondée. Elle ne produira plus rien. Ce que vous avez planté est détruit. L'année dernière, nous avons planté des pommes de terre à l'automne et tout a été détruit à cause de l'inondation de l'eau de mer. "
Raoudha Gafrej, spécialiste des ressources en eau et du changement climatique, affirme qu'il serait presque impossible de reproduire le système ramli ailleurs. "Il est tributaire de certaines actions de prévention que l'on doit mettre en place pour lutter contre les effets du changement climatique, entre autres, l'érosion qui sera accélérée et l'élévation accélérée du niveau de la mer. Bien sûr, l'élévation du niveau de la mer ne se fait pas du jour au lendemain. C'est une élévation relativement longue. Mais au bout d'un certain moment, si on ne fait rien maintenant et bien ses cultures dans peut-être 100 ans, elles ne seront plus là."
Ce système d'irrigation suscite un regain d'intérêt alors que les pénuries d'eau en Afrique du Nord s'intensifient