C’est l’heure de vérité pour le Premier ministre libyen. Le Parlement de son pays se prononce sur son gouvernement . Un vote de confiance nécessaire pour que l’équipe d’Abdul Hamid Dbeibah, entre en action.
Libye : la transition suspendue au vote du parlement
Le chef de l’exécutif désigné à l’issue des échanges interlibyens parrainés par l ’ONU a appelé lundi, les députés à la responsabilité. " J'appelle les députés à ne pas manquer l'occasion , de permettre au gouvernement d'accomplir immédiatement ses tâches difficiles et de ne pas reporter le vote de confiance », a-t-il déclaré. Mais Abdul Hamid Dbeibah devra encore croiser les doigts. Les 132 députés libyens ont jusqu’au 19 de ce mois pour livrer leur verdict.
Cet examen de passage est loin d’être une simple formalité. Lundi, un député a invité le chef de l'exécutif à clarifier sa feuille de route alors qu’un autre élu dénonçait la présence sur la liste non encore dévoilée du futur gouvernement, des "personnalités controversées. L’équipe comptera 33 membres.
Points de blocage
Khaled el-Montasser, professeur de relations internationales à Tripoli, évoque des "obstacles et des difficultés avant même le vote de confiance", le Premier ministre étant "entouré de soupçons".
" Ses rivaux politiques ont engagé des campagnes féroces de diffamation (...). Ils ont réussi à créer un climat de tension ", confirme l'analyste politique Mahmoud Khalfallah .
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix ont critiqué le nombre de portefeuilles jugé trop élevé pour un gouvernement censé rester neuf mois.
Le ministère de l'Economie et de l'Industrie a été scindé en deux, celui de l'Enseignement en trois (Education, Enseignement supérieur et Enseignement technique), alors que certains organismes publics sont désormais doublés d'un ministère : la Compagnie nationale de pétrole avec un ministère du Pétrole et du Gaz, l'Autorité générale de l'Eau avec un ministère des Ressources hydriques...
"En formant le gouvernement, nous avons pris en compte l'équilibre entre la compétence et la garantie de l'inclusion régionale (...), de manière à ce que le gouvernement soit réellement représentatif de tous les Libyens", a argué le Premier ministre.
Les sept portefeuilles régaliens sont répartis entre les trois provinces : les Affaires étrangères pour l’Est ; l'Economie, le Commerce et la Justice pour l’Ouest ; la Défense, l'Intérieur et les Finances pour le Sud.
Le futur exécutif doit remplacer aussi bien le GNA de Fayez al-Sarraj que le pouvoir rival à l'Est.
Dbeibah devra en outre répondre aux attentes pressantes des Libyens dans un pays plongé dans une grave crise économique, avec notamment des pénuries de liquidités et d'essence, des coupures d'électricité et une inflation galopante.
En cas de vote positif, le Premier ministre de transition devra conduire le pays jusqu’aux élections prévues le 24 décembre. Si le Parlement choisi une option contraire, le vote reviendrait aux délégués du dialogue interlibyen.