Les deux Centrafricains accusés de crimes aux côtés de la milice anti-balaka comparaissaient mercredi devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye.
Centrafrique : Patrice-Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom devant la CPI
En costume-cravate dans le box des accusés de la CPI, Patrice-Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom ressemblent à d'inoffensifs employés de bureau. Mais, en Centrafrique, les victimes n'ont rien oublié des graves crimes par des milices qu'ils commandaient et dont ils sont accusés.
Patrice-Edouard Ngaïssona est connu de nombreux Centrafricains pour avoir dirigé la Fédération de football du pays. Mais pour la CPI aucun doute : l'ancien ministre des Sports était " le plus haut dirigeant " de la milice anti-balaka, responsable de nombreuses exactions dans la guerre civile. En 2013, alors que la coalition rebelle Séléka , à dominante musulmane, renversait le Président de l'époque, François Bozizé , des milices chrétiennes connus sous le nom d'" antibalaka" s'étaient formées pour, disaient-ils, mettre fin aux exactions de groupes armés musulmans.
Accusé d'avoirs commandité des meurtres et des viols, le Centrafricain plaide " non coupable ". Son avocat, Me Geert-Jan Knoops, a dépeint dans sa plaidoirie un homme incapable de la violence qui lui est reprochée. " Monsieur le Président, cette affaire concerne un être humain, M. Patrice Ngaissona, dont le but dans la vie a été d'apporter la paix et l'unité dans ce pays pour réunir son peuple. Une personne qui refusait de recourir à la violence, refusait d'utiliser des moyens militaires pour atteindre cet objectif. C'est notre ligne de défense ".
Patrice-Edouard Ngaïssona comparaissait ce mercredi aux côtés d' Alfred Yekatom , alias "Rambo" , un député qui aurait commandé 3 000 combattants anti-balaka, selon la CPI.